Un prix d'achat moins élevé chez les producteurs, mais des étiquettes qui s'envolent dans les rayons : les Français ont continué à payer leurs briques de lait prix fort, au cours de l'année 2008, affirment deux études commandées par le gouvernement.
Distributeurs et industriels sont pointés du doigt : ces études, commandées par Bercy et le ministère de l'Agriculture en pleine crise du lait, en mai, montrent que les distributeurs et les industriels ont conservé, voire augmenté, leurs marges.
Le litre de lait au producteur, payé 40 centimes en janvier 2008, a baissé de quasi-moitié en mai 2009, pour s'établir à 25 centimes. Parallèlement, le prix de la brique de lait au consommateur est, lui, passé de 70 centimes à ... 69 centimes.
"Ces études montrent que les producteurs et les consommateurs sont trompés", soutient Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint de la FNSEA, principal syndicat agricole."Sur les briques de grandes marques, ce sont les industriels qui se sont accaparés la marge", détaille Olivier Andrault, responsable de l'alimentation à l'UFC-Que Choisir. "La grande distribution, elle, a augmenté ses marges sur les briques de lait de marque de distributeur."
L'UFC-Que Choisir affirme encore que les prix élevés du lait sont également le fait d'une absence de concurrence, deux groupes (Lactalis et Sodiaal) accaparant 75% du marché.
Il y a une semaine, la Commission européenne avait, elle, annoncé s'attendre à une nouvelle dégradation des marchés mondiaux du lait. Bruxelles incitait les producteurs laitiers à s'organiser et se regrouper pour accroître leur pouvoir de négociation face à la grande distribution et appelle les Etats membres à favoriser de tels regroupements.