Le marché de l'automobile tourne au ralenti

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Emmanuel Duteil et , modifié à
INFO E1 - Les ventes de voitures ne redémarrent pas, pénalisées par la fin du tout-diesel et les difficultés de certains secteurs.

Les chiffres de la croissance et de l’automobile suivent la même courbe en France : si le décrochage provoqué par la crise économique a été moins fort que chez nos voisins, le redémarrage français est aussi plus lent. Résultat : alors que les ventes d’automobiles rebondissent en Europe - +6,5% d’immatriculation en octobre - la France fait figure d’exception. Ce que confirment les chiffres de novembre, comme annoncé en avant-première par Europe 1 lundi matin : le nombre d'immatriculations de voitures neuves a reculé de 2,3%, à 135.070 unités.

Les derniers chiffres confirment la tendance. Après un mois d'octobre compliqué (-3,8%), le marché français de l'automobile est resté dans le rouge en novembre (-2,3%). Les constructeurs français ont particulièrement souffert de la contraction du marché le mois dernier, puisque PSA Peugeot Citroën s'est replié de 8,9% et le groupe Renault de 5% par rapport à novembre 2013. Renault doit à Dacia de ne pas plonger encore davantage: les immatriculations de la firme au Losange décroissent en effet de 7,1%, chiffre en partie compensé par la bonne performance de la marque d'origine roumaine aux voitures simples et bon marché, en hausse de 2,3%.

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Côté particuliers, un "véritable décrochage". Le marché de l'automobile est très sensible à la croissance et au moral des Français, or ces deux indicateurs sont actuellement dans le rouge. Ce qui se traduit sans surprise par un recul des ventes de voitures, certains professionnels allant jusqu’à parler d'un "véritable décrochage".

Certes, les nouveaux modèles, comme la Twingo ou la Clio 4, se vendent bien mais ils ne permettent pas de tenir à eux seuls le marché français. La raison est toujours la même : un véritable attentisme de la part des clients, renforcé par le contexte de crise. Les français ont peur de l'avenir et, du coup, ne se lancent pas dans l'achat d'une voiture.

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diesel

La fin du tout-diesel n’arrange rien. Les ventes automobiles sont en plus pénalisées par la transition en cours : après avoir été la championne des motorisations diesel, la France commence à en revenir. "En France, le moteur diesel a longtemps été privilégié. Il l'est encore. (...) Cela a été une erreur, il faut progressivement revenir dessus avec intelligence et pragmatisme", soulignait d’ailleurs vendredi le Premier ministre Manuel Valls.

Résultat, la fiscalité sur le diesel se fait de moins en moins avantageuse et remet en cause les certitudes des consommateurs. Moteur essence ou diesel ? Les consommateurs ne savent plus vraiment et reportent un peu plus leurs achats.

Côté entreprise, le BTP assèche les ventes. Même constat morose du côté des entreprises, et notamment à cause des difficultés des professionnels du bâtiment et des travaux publics. Traditionnellement, ce sont de gros acheteurs de camionnettes ou de fourgonnettes mais l’atonie du secteur réduit leur chiffre d’affaires et donc le renouvellement de leur flotte automobile.

Du coup, pour tenter de limiter la casse, de nombreuses marques font des offres promotionnelles pour cibler cette population et relancer les ventes. Mais cela ne devrait pas suffire : selon les informations d’Europe 1, le comité des constructeurs va revoir à la baisse sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année : on devrait être au final sous les 2% de progression.

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