Le projet de nouveau paquebot "France", appelé à devenir la vitrine du savoir-faire et de l'art de vivre français tout comme l'était son prédécesseur inauguré en 1962, est en cours de finalisation et sa construction pourrait démarrer dès 2016.
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"On a prévu de boucler la phase de financement avant fin 2015 et on a bon espoir de tenir ce calendrier de façon à ce que la construction puisse démarrer en 2016 pour un lancement en 2018", a assuré Didier Spade mercredi, l'armateur fluvial à l'origine de cet ambitieux projet initié en 2009. L'objectif de départ était un lancement en 2015, mais pour assurer sa rentabilité un pont supplémentaire a été ajouté.
À quoi ressemblera-t-il ? Le paquebot disposera ainsi de 400 cabines (contre 300 dans le projet initial), ce qui permettra l'embarquement de 800 passagers, loin des plus de 5.000 croisiéristes pour le plus gros au monde actuellement. Le navire, dont la maquette au 1/160e a été présentée pour la première fois lors des Assises de l'économie de la mer mardi et mercredi à Nantes, mesurera 260 mètres de long (316 pour son prédécesseur) et 32 mètres de large. Il sera construit, comme son prédécesseur, aux chantiers STX de Saint-Nazaire.
Voici la maquette du futur #paquebot France présentée aux #AEM2014 à #Nantes Construction pourrait démarrer en 2016 pic.twitter.com/SipnXG2jGs— Mikaël Roparz (@mikaelroparz) 3 Décembre 2014
Avec des lignes épurées et futuristes, celui qui est appelé à devenir le successeur du fleuron de la Compagnie générale transatlantique, disposera de deux fausses cheminées, habitées, et peintes en rouge et noir comme le "France" des années 1960/70. Toutes ses cabines, d'une superficie allant de 36 à 200 m2, disposeront d'un balcon. Un pont promenade ceinturera le navire, tandis que plusieurs restaurants - gérés en partenariat avec le chef Alain Ducasse -, salons et bars prendront place au sommet de la "cheminée" avant ou encore au coeur même de l'étrave.
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À quoi servira-t-il ? Ce navire de croisière comptera également une école de cuisine, un centre de thalassothérapie ou encore... une tyrolienne installée entre les deux "cheminées", permettant aux passagers les plus téméraires de survoler la palmeraie de 1.500 m2 et ses vasques relaxantes. L'objectif est que le navire "puisse jouer vraiment le rôle d'ambassadeur des talents de la France partout où il ira dans le monde", a indiqué Didier Spade, précisant qu'il avancera à la vitesse maximum de 21 noeuds et disposera d'une motorisation hybride gasoil/gaz naturel liquéfié.
#aem2014 le projet de nouveau paquebot France, construit à saint Nazaire ! Un port d attache ? Je propose #bordeauxpic.twitter.com/Sgz9OE8IwS— marc lafosse (@marclafosse) 2 Décembre 2014
Sera-t-il vraiment français ? Le coût du nouveau paquebot a été évalué à 450 millions d'euros. Son modèle économique repose sur une prévision de 40 croisières par an, avec un taux de remplissage de 85%, pour un chiffre d'affaires compris entre 140 et 150 millions d'euros. Le navire, qui arborera le pavillon français, sera financé en partie (entre 150 et 200 millions d'euros) par du capital-investissement (apport de fonds propres à une société en échange d'une participation à son capital). Le solde sera apporté via des prêts bancaires.
Le paquebot France arrive à New York, le 9 février 1962, #histoire#paquebotpic.twitter.com/wou7KcUiJV— Cepaderefus (@Cepaderefusse) 9 Novembre 2014
Un premier investisseur français a rejoint le projet en juillet, a assuré Didier Spade, qui dans la foulée a lancé un club des investisseurs français avec un ticket d'entrée de trois millions d'euros. Objectif : arriver à une vingtaine de participants, soit au moins 60 millions d'euros. Des fonds étrangers (États-Unis et Moyen-Orient essentiellement) semblent aussi intéressés par le projet et prêts à investir dans ce créneau des croisières de luxe. "Le France doit appartenir aux Français", a en outre estimé le PDG de Seine Alliance, société qui exploite des bateaux de réception à Paris, indiquant que lors du lancement du navire, tous les Français qui le souhaiteront pourront en devenir les actionnaires, via un financement participatif.