L'info. Remettre l'industrie française sur le bon chemin. C'est l'objectif avoué de l'exécutif, qui doit présenter jeudi son projet pour réindustrialiser le pays. Pour relancer la machine, Arnaud Montebourg et François Hollande souhaitent se concentrer sur trente-quatre chantiers prioritaires, dits "plans industriels".
Invité d'Europe 1 jeudi, le ministre Arnaud Montebourg a confirmé que "ce sont les choix de l'industrie française : nous avons travaillé un an sous les radars, en soutiers de l'industrie, et avec les partenaires sociaux, les pôles de compétitivité, les filières industrielles. Nous avons sorti les 34 technologies, futurs marchés, atouts pour notre pays, de manière à recréer les emplois perdus dans la crise !" Europe 1 vous a dévoilé dès mardi en exclusivité six de ces 34 projets érigés en priorité.
>> A LIRE AUSSI : Délocaliser, c'est vraiment grave pour l'emploi ?
Des voitures plus légères. La France, qui compte plusieurs fabricants de voitures d'envergure mondiale, doit mettre l'accent sur le secteur automobile, estime-t-on au sein du gouvernement. Avec un objectif en vue : mettre au point un véhicule ultra-économique, qui consommerait moins de deux litres d'essence aux 100 kilomètres. Une prouesse qui passe notamment par un allègement général du poids de la voiture : moteur, carrosserie, etc. Résultat, pour des dimensions équivalentes à celles d'une Clio, ce véhicule du futur ne pèserait que 300 kilos au lieu de 1,2 tonne.
Des avions électriques. Autre secteur de pointe de l'industrie française, l'aéronautique n'est pas oubliée dans le projet gouvernemental. François Hollande et Arnaud Montebourg souhaitent capitaliser sur le développement des circuits électriques à bords des avions, comme c'est le cas à bord du futur Airbus A350, pour mettre au point des appareils 100% électriques, qui ne consommeraient pas de kérosène pour amener leurs voyageurs à destination.
>> A LIRE AUSSI : Un premier vol "parfait" pour l'A350
Des immeubles en bois. C'est le retour de la maison en bois. Plus économique, notamment car il isole mieux du froid que le béton, le bois est de plus en plus utilisé dans la construction de maisons. L'exécutif souhaite passer à la vitesse supérieure, en mettant sur pied des immeubles entiers, de 7 ou 8 étages, fabriqués à partir de nos forêts. Les bâtiments actuels pourraient eux aussi bénéficier de cette réflexion : le gouvernement souhaite que des panneaux de bois y soient installés pour permettre des économies d'énergies.
>> A ECOUTER : Le bois cartonne
Des tissus pour réparer le corps humain. C'est le quatrième chantier en ligne de mire. Plus que de simples vêtements, ces tissus du futur doivent permettre de remplacer certaines parties du corps humain, comme par exemple des vaisseaux sanguins qui auraient été endommagés, ou encore de fabriquer des prothèses capables de "s'autodétruire" quand elles ne sont plus indispensables.
Des objets connectés. C'est une autre révolution qui est déjà en marche. Les objets connectés, qui permettent de suivre sur son téléphone l'évolution de sa santé, ou d'informer directement un médecin en cas de problème, sont amenés à se démocratiser, estime l'exécutif. D'ores et déjà, on peut trouver des balances ou des tensiomètres reliés à son smartphone, pour suivre l'évolution de sa courbe de poids ou surveiller sa pression artérielle. Le gouvernement veut faire de la France un leader de ce secteur en plein développement.
Une usine dans son garage. Les sites de production du futur nécessiteront-ils encore des centaines de milliers de mètres carrés ? Le gouvernement fait le pari que non. Les imprimantes 3D, dont les prix ne cessent de baisser, devraient en effet permettre à tout un chacun de fabriquer, directement chez soi, les produits dont on a besoin. Couverts, jouets, planches de skateboard peuvent déjà être assemblés directement dans son garage. Alors pourquoi pas des pièces de voiture ou des accessoires de mode ? La France ne veut en tout cas pas rater ce virage technologique.
>> A LIRE AUSSI : Des os reconstitués avec une imprimante 3D