Entre Marseille et Menton, c'est la razzia sur le poulpe de roche. L'octopus vulgaris, de son petit nom, se laisse facilement capturer le long de la Côte d'Azur, surtout les femelles pendant la période de reproduction. Un peu trop même.
"C'est la révolution du poulpe". Aujourd'hui les stocks diminuent, constatent biologistes et professionnels. Ceux-ci en appellent donc à réduire les prises entre juin et septembre, pour limiter les ardeurs des pêcheurs qui arrondissent leurs fins de mois, en profitant de l'engouement pour le petit mollusque. Le dossier est d'ailleurs sur le bureau du préfet de la région Paca.
"C'est la révolution du poulpe. Dans toutes les assiettes, il faut qu'il y ait un poulpe. Tout le monde le pêche. C'est du braconnage avéré, il faut une réglementation, protéger le poulpe pour le voir proliférer", insiste au micro d'Europe1 Michel Meachi, patron pêcheur professionnel.
Très, trop, compétitif. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des pêcheurs proposer jusqu'à 100 kilos de poulpes à des établissements, tout au long de l'année. Et c'est ça qui assèche les stocks. "C'est la problématique de mon métier : arriver à faire comprendre aux gens que les produits de qualité sont rares et que je ne peux pas les servir du 1er janvier au 31 décembre", renchérit Michel Porto, patron du restaurant Le Poulpe.
Mais il est difficile pour un commerçant de céder à la tentation. Il faut dire qu'entre cinq et dix euros le kilo, le poulpe est l'un des produits de la mer les plus compétitifs du marché.