"François Hollande répond presque exclusivement aux revendications du Medef. On a le sentiment que le premier ministre, c'est Pierre Gattaz!" Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, n'en finit plus de s'insurger contre le "pacte de responsabilité", promis par le chef de l’État et soutenu par le patronat. Dans une interview au Monde, il dit avoir l'impression que le Medef a tout simplement pris le pouvoir.
"Chaque fois qu'il y a un problème, on donne une mission à un patron : Louis Gallois pour la compétitivité, Jean-Paul Bailly pour le travail du dimanche. Là, dans les trois groupes de travail qu'il veut mettre en place, il y a des patrons à la barre, à égalité avec les parlementaires", déplore le syndicaliste. Résultat : les patrons sont les principaux bénéficiaires des décisions politiques.
"François Hollande lâche 30 milliards au patronat comme il a lâché 20 milliards il y a un an. On en est à 230 milliards d'euros d'aides et d'exonérations sans qu'on puisse en mesurer l'efficacité", enchaîne-t-il. Et d'asséner : "c'est la négation du politique. C'est un cadeau au patronat. Quand le président parle de réduire les charges et les contraintes, on ne sait pas si dans ces dernières il y a des aspects qui peuvent toucher au Code du travail. On est sévère parce que c'est la première fois dans notre histoire qu'un président de gauche touche au socle du financement de la protection sociale".