L’info. En plein débat sur l'encadrement des loyers, finalement abandonné par Manuel Valls mais réclamé par les maires de Lille et Grenoble, l'observatoire Clameur publie mardi son rapport sur l'état du marché locatif en France. Une étude que s’est procurée Europe 1 en avant-première et qui montre une très grande stabilité des prix dans les villes de plus de 150.000 habitants, avec une hausse moyenne de 0,7% entre le 1er janvier et le 31 août. Et dans deux villes sur trois, les loyers sont même en baisse ou progressent moins vite que l'inflation.
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Une hausse comparable à l’inflation. Le constat se confirme : les loyers sont désormais calés sur la hausse générale des prix, après des années de fortes hausses. Si on compare l’avant et l’après 2006, cette augmentation tarifaire a été divisée par deux dans les grandes villes. Seuls Lyon (+0,8%) et cinq autres grandes villes voient les loyers dépasser l’inflation cette année. A l’inverse, Montpellier connait une baisse de 0,4%.
Même Paris connait une accalmie. Habituée à tutoyer les sommets, la capitale est elle aussi touchée par ce mouvement de fond. Les loyers y ont augmenté seulement de 0,4%, bien moins que ces dernières années. Et, phénomène nouveau, les loyers baissent même pour les petites surfaces, c’est-à-dire les studios et les une-pièce.
"Ce n’est pas une mauvaise idée de baisser un petit peu". Les propriétaires doivent s’adapter à cette nouvelle donne. Ainsi, Cédric, un propriétaire spécialisé dans la location des petits appartements à Paris, n'hésite plus à baisser ses prix 5 à 10% au moment du changement de locataire.
"Par rapport aux rentrées précédentes, une vraie différence c’est que les candidats prennent plus de temps, visitent davantage d'appartements. Avant, ils se ruaient sur le premier disponible", constate-t-il. Avant d’ajouter : "je préfère le louer rapidement, j’ai pas envie de m’embêter à avoir 15 jours de vacance locative et du coup, si j’ai une personne qui part, en ce moment je sens bien qu’il vaut mieux enlever 20 euros, 25 euros. Ce n’est pas une mauvaise idée de baisser un petit peu".
Des jeunes plus stratèges. Si les jeunes se ruent moins sur le premier appartement venu, c'est qu'ils sont plus vigilants dans leurs choix : ils attendent la bonne affaire sur internet, l'appartement sans frais d'agence par exemple. Ils réfléchissent également à se diriger vers des quartiers moins chers, voire à partir en proche banlieue. Beaucoup choisissent aussi, quand ils le peuvent, de rester plus longtemps chez leurs parents.
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