En avril dernier, le gouvernement s'était engagé à ne plus augmenter le prix du gaz durant un an. Par conséquent, le 1er octobre, rien ne devrait bouger. Mais mercredi, lors des résultats de GDF Suez, son PDG Gérard Mestrallet s'est inquiété d'un éventuel gel du prix du gaz.
Un gel trop coûteux estime GDF
Le gel des tarifs du gaz au 1er octobre coûterait 340 millions d'euros à GDF Suez au quatrième trimestre 2011, a estimé mercredi Gérard Mestrallet. "Bien entendu, nous ne nous situons pas du tout dans cette perspective" de prix gelés, a-t-il dit au cours d'une conférence de presse, en soulignant que des discussions étaient "en cours".
Entre janvier et juin, le bénéfice net de GDF Suez s'est élevé à 2,74 milliards d'euros, en baisse de 23% par rapport au premier semestre 2010, où il avait été dopé par des résultats exceptionnels.
GDF Suez a par ailleurs maintenu son objectif 2011 de résultat brut d'exploitation (Ebitda), mais hors impact défavorable du climat doux au début de l'année, et du risque de gel des prix du gaz en France, a t-il indiqué dans un communiqué.
"Les prix du gaz doivent baisser"
Un gel qui épargnerait aux Français une nouvelle hausse du prix du gaz, qui a augmenté de 60% en 5 ans. Et pour Thierry Sagniez, de l'association de consommateurs CLCV, la tendance doit désormais s'inverser. "Les prix du gaz aujourd'hui sont indexés sur les prix du pétrole. On voit depuis quelques jours, et ça devrait s'accentuer dans les semaines à venir, une baisse du prix du pétrole (...). Donc les prix du gaz doivent aussi baisser", a-t-il prévenu, interrogé par Europe1.
Une baisse logique d'après lui. "Si en octobre, les prix du gaz ne baissent pas, c'est totalement incompréhensible. Il serait anormal, illégitime et intolérable de voir le prix du gaz augmenter uniquement lorsque le pétrole augmente et de dire, aujourd'hui que son prix baisse, on ne peut pas baisser le prix du gaz", a-t-il poursuivi.
Pour l'instant, GDF Suez n'a pas fait de demande officielle pour augmenter ses prix. La Commission de régulation de l'énergie, qui tranche et fixe les tarifs du gaz en dernier ressort, n'a pas été saisie. Toutefois, celle-ci jugeait "impératif" en juin dernier, de mettre fin au gel des prix du gaz pour les particuliers, recommandant ainsi une augmentation le 1er octobre.