Du sucre dans le café, dans le fromage blanc ou encore dans la pâte à gâteau : des habitudes qu’il va falloir changer. La raison ? Le prix du sucre va fortement augmenter avant même la prochaine campagne sucrière. Les producteurs ont annoncé des hausses sans précédent de 30% à 40%, dès le 1er octobre prochain.
Mais ce n’est pas une surprise. Les cours du sucre sur les marchés de Londres et de New York ont atteint en début d’année des chiffres records, au plus haut depuis 1980, après la sécheresse en Amérique du Sud et les inondations en Australie qui ont empêché leur développement ou ont carrément détruit les plantations de canne à sucre.
S’ajoute à cela le fait que depuis deux ans, la demande de sucre a dépassé la production. Et les stocks de sucre s’amenuisent fortement, notamment au Brésil.
Les industriels tirent la sonnette d’alarme
Pour les industriels, la situation s’annonce compliquée. Et ce, particulièrement pour les fabricants de sirop qui redoutent "la mort de leur profession". La raison ? Dans certains de leurs produits, les matières sucrantes représentent plus de 90% du coût total des matières premières. C’est le cas notamment du sirop de menthe.
Autres secteurs qui devraient être touchés : les sodas. Le fabricant du Breizh cola, en Bretagne, par exemple explique pouvoir faire face dans un premier temps à l’augmentation du prix du sucre grâce à leur réserve. Mais, assure le dirigeant de la société Stéphane Kerdodé à Europe 1, les "projets de développement qui étaient prévu vont peut-être être repoussés parce qu’il faut acheter la matière première et que ce sera beaucoup plus cher que l’année dernière".
Cette augmentation du prix du sucre aux industriels risque fortement d’impacter le prix final proposé aux consommateurs. Et les spécialistes du secteur agroalimentaire préviennent : la répercussion devrait être importante. Ainsi, un litre de sirop pourrait augmenter de 0,20 euro, alors que la boisson est vendue autour de 1,50 euro à 2 euros en moyenne et est connue pour être l’une des plus économique du marché.
Moins de produits à vendre ?
Reste que le principal souci pour les industriels à court terme est d’être livré. Breizh Cola pourrait ainsi se voir contraint de stopper la production en septembre durant quinze jours, faute de sucre. Une pénurie qui pourrait toucher également les sirotiers, mais aussi les confiseurs ou encore chocolatiers.