Le système de santé français est en bout de course. Le président de la Mutualité française, Etienne Caniard, s'est dit jeudi "inquiet" pour sa viabilité. L'alourdissement de la taxation décidée cet automne par le gouvernement a poussé les mutuelles à augmenter en moyenne leurs tarifs de 4,7% en 2012.
"Nous sommes inquiets. Quand on regarde la situation financière de l'assurance maladie aujourd'hui (...) tous les ingrédients sont réunis pour avoir un système qui explose à plus ou moins court terme", a déclaré Etienne Caniard sur France Inter.
Le président de la Mutualité française qui fédère la quasi-totalité des mutuelles de santé en France, soit près de 600, s'est également dit préoccupé par les difficultés d'accès aux soins.
"Le taux de renoncement aux soins, le nombre de Français qui diffèrent des soins pour des raisons financières augmente d'année en année. C'est préoccupant parce qu'on sait très bien qu'un système de santé ne se détruit pas en six mois, mais se détruit petit à petit", a-t-il précisé.
"Un impôt sur tous les Français"
Etienne Caniard a notamment mis en cause la hausse de la taxation des mutuelles initiée par le gouvernement qui va entraîner une hausse des tarifs. "Nous ne nous résolvons pas à cette hausse des tarifs des mutuelles qui pose un problème d'accès aux soins".
"La hausse moyenne des charges qui vont peser sur les mutuelles est de 5%" et "les coûts seront de plus de 5% en moyenne ce qui est considérable en cette période de restriction du pouvoir d'achat", a martelé le président de la Mutualité française. "C'est finalement un impôt sur tous les Français. Depuis trois ans, c'est 10,4% de taxes nouvelles qui pèsent sur les complémentaires", a-t-il conclu.