L'annonce. C'est confirmé, le taux du Livret A va être abaissé à 1,25% à partir du 1er août. Actuellement fixé à 1,75%, le taux retrouvera ainsi son plus bas niveau historique, atteint en 2009, a annoncé jeudi le ministre de l’Économie Pierre Moscovici. "La situation de l'économie justifie une telle baisse", a-t-il estimé, expliquant que cette diminution pourrait donner des marges de manœuvre à la Caisse des Dépôts (CDC) pour financer le logement social.
Quelle est la "justification économique" ? La CDC est chargée de gérer les sommes déposées sur les Livrets A des Français, notamment en prêtant de l'argent aux offices HLM. Elle investit donc les fonds et rémunère les épargnants. Or, "moins l'épargne est rémunérée, et donc, moins elle est coûteuse pour la Caisse des dépôts, plus les offices HLM à qui nous prêtons s'y retrouvent", avait défendu Jean-Pierre Jouyet, le président de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), la semaine dernière.
Par ailleurs, rendre la l'épargne moins attractive peut détourner l'argent des Français vers la consommation, et donner de l'air à la croissance. "De mon point de vue, la priorité, c'est le redémarrage de la croissance (...) et la réduction du chômage. Le fait que les taux d'intérêts baissent, d'une façon générale, c'est une bonne chose", avait estimé Christian Noyer, président de la Banque de France, sur BFM Business.
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Mécaniquement, ça aurait dû être pire. Afin de ne pas déprimer les Français, le gouvernement ne voulait pas non plus trop baisser le taux de leur placement préféré (265 milliards d'euros de dépôts). En effet, la baisse aurait dû être pire. Le taux du livret A suit le cours de l'inflation. Or, cette dernière a baissé de 0,9% sur un an. Dans ces conditions, le taux de rémunération du Livret A aurait dû être abaissé à 1,05%, arrondi à 1%.