La mobilisation contre la réforme des retraites perturbe la vie politique et économique, mais pas seulement. C’est au tour du secteur du tourisme de craindre une activité au ralenti pendant les prochaines vacances de la Toussaint.
Traditionnellement, ces vacances ne sont pas celles qui enregistrent les taux de réservations les plus élevés. Mais la pénurie de carburant renforce un certain attentisme de la clientèle, déjà de plus en plus habituée à réserver à la dernière minute, selon les professionnels.
Le PDG du tour-opérateur Voyageurs du Monde Jean-François Rial note que la "forte croissance des réservations observée depuis début septembre stagne depuis trois ou quatre jours". "Les clients qui doivent partir partent. Les autres retardent leur inscription", analyse-t-il.
L’hôtellerie tourne au ralenti
Pour Didier Arino, directeur de Protourisme, l'impact des grèves et de la pénurie de carburants aurait coûté "3% de taux d'occupation à l'hôtellerie française, soit 15 à 18 millions d'euros ce qui n'est pas considérable car octobre est très bon. La croissance sera moins forte".
En revanche, le groupe Louvre Hotels (Kyriad, Campanile, Première Classe et Tulip Inn) affirme ne pas constater de baisse de réservations, mais craint quelques annulations pour ce week-end si la pénurie se poursuit.
Les loueurs de voiture désertés
Dans la capitale, les loueurs de voitures ont même vu les réservations plonger de 35% en une semaine. Dans une agence Ada, Ramy n'a pas loué une seule voiture depuis lundi : faute de carburants, certains clients ramènent même la voiture qu’ils ont empruntée, a pu constaté une journaliste d'Europe 1.
Pour ne pas faire fuir la clientèle, plusieurs mesures exceptionnelles ont été adoptées : pas de pénalité en cas d’annulation d’une réservation et pas de frais supplémentaire pour ceux qui rendent les voitures le réservoir vide.
Le gouvernement toujours optimiste
Ces alertes ne perturbent pas la sérénité affichée par le gouvernement. "Il n'y a aucun problème pour les vacances à venir", a assuré le secrétaire d'Etat au Tourisme Hervé Novelli, avant d’ajouter : "il n'y a pas non plus de répercussions actuellement sur les touristes, étrangers ou nationaux, même si dans un certain nombre de régions, il y a de réelles difficultés".