"Ça fait déjà pas mal de temps qu’à travers le formidable observatoire qu’est l’appareil de distribution on voit bien les consommateurs limiter leurs achats, arbitrer plus longuement", a déclaré Michel-Edouard Leclerc, invité de Nicolas Poincaré dans "Europe 1 Soir", mercredi. Le PDG du groupe Leclerc réagissait a l'annonce de l'entrée en récession de la France et à la baisse du pouvoir d'achat des Français. Le spécialiste de la grande distribution a dit voir "pour la première fois depuis 10 ans, que le panier moyen des consommateurs, même en volume, diminue". "Si on fait des calculs plus fins, ça fait deux ans que le pouvoir d’achat effectif des Français diminue. Et pour cette année, l’année prochaine ça sera pareil", a-t-il poursuivi.
Inquiet, Michel-Edouard Leclerc a décidé de lancer un appel aux pouvoirs publics. "Le groupe va investir en communication en disant : discutons sur la limitation des dépense à long terme, les déficits…. Mais ne touchez pas au pouvoir d’achat là car c’est ce qui assure la consommation. Et la consommation, c’est le seul moteur de la croissance qu’on a en France", a-t-il souligné.
"Il y a des projets en cours à travers le projet de loi sur la consommation. L’industrie multinationale qui opère en France, veut obtenir, en mettant en avant les agriculteurs, que le consommateur paye systématiquement l’augmentation du cout des matières premières. Ce serait vraiment une prime à la spéculation. Je vais prendre position lors du débat de la loi, a prévenu le PDG, ajoutant qu'on "n'a pas à faire payer au consommateur la spéculation internationale". "Je suis contre une modification systématique de la loi, qui permettrait une indexation systématique, ce serait une prime à la spéculation, ce serait prendre les consommateurs pour des pigeons", a-t-il conclu.