Malgré les multiples réunions organisées ces dernières années sur les marges de la grande distribution et la part qui revient aux agriculteurs, le constat reste le même : les agriculteurs accusent la distribution de tirer le plus de profit de leur travail. Une opération de sensibilisation sur les marges est prévue mercredi.
"Des marges abusives inacceptables"
"Les circuits longs développés par la grande distribution depuis un demi-siècle dégradent les fruits et légumes, éloignent le consommateur de l'agriculteur, et les grandes et moyennes surfaces (GMS) prennent des marges abusives inacceptables", a accusé dimanche la Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef).
Et le secrétaire général du Modef, Raymond Girardi, de prendre l'exemple de la tomate. "Le kilo de tomate est par exemple vendu de 75 à 80 centimes aux centrales d'achats et se retrouve à 2,5 euros/kg au minimum en grande surface. Nous pensons que le juste prix intéressant pour le consommateur et rémunérateur pour l'agriculteur est de 1,5 euros/kg", a-t-il détaillé.
Selon lui "les grandes surfaces effectuent une marge de 1 à 2 euros sur les tomates" alors qu'il estime à 1,7 euros/kg le prix "normal" que ces dernières devraient pratiquer.
Des ventes mercredi pour montrer le "juste prix"
Pour sensibiliser les consommateurs à cette problématique, le Modef organise comme chaque année des ventes "au juste prix". Ce sera le cas mercredi à Paris, place de la Bastille, et dans 27 villes de banlieue, où seront vendus 40 tonnes de fruits et légumes du Lot-et-Garonne. L'objectif est limpide : que le consommateur se rende compte du prix qui conviendrait autant au producteur qu'à lui-même, mais pour le plus grand malheur des intermédiaires.
"Nous voulons aussi interpeller l'Etat sur son rôle à jouer pour protéger le pouvoir d'achat des agriculteurs et des consommateurs", a ajouté Raymond Girardi estimant ce "rendez-vous très prisé par les Parisiens". Cet événement initié il y a 15 ans par le Modef est organisé avec le concours d'élus du bassin parisien et se veut "solidaire et humain pour faire profiter de produits frais au juste prix".