Le cauchemar continue pour les ex-Lejaby. Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé mardi la liquidation judiciaire de la coopérative des "Atelières", composée notamment d'anciennes ouvrières de la maison de textile de luxe disparue.
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Jeudi, la clé sera mise sous la porte. "Aujourd'hui la décision qui a été prise, c'est une liquidation judiciaire", a annoncé à la sortie de l'audience la présidente de la coopérative. "Nous avons demandé à pouvoir rester dans l'entreprise jusqu'à demain soir ce qui nous a été accordé avec une certaine bienveillance", a ajouté Murielle Pernin. Le tribunal a ainsi consenti à ce que la coopérative puisse "terminer les commandes enregistrées", a poursuivi la présidente, précisant que des commandes avaient été passées dans la nuit.
Nous allons pouvoir "assurer l'ensemble des livraisons de telle sorte à pouvoir satisfaire les consommateurs qui nous font confiance jusqu'au bout. Cela me permettra également à moi de bien accompagner mon personnel puisqu'à partir de jeudi matin, plus personne ne pourra revenir aux Atelières".
Succession de coups durs. Le 5 février, la coopérative, qui est installée depuis 2012 à Villeurbanne, dans le Rhône, avait été déclarée en cessation de paiement. La crise russe, 70.000 euros d'impayés et de grosses baisses de commandes expliquent notamment les difficultés de l'entreprise. En outre, le client principal des Atelières, la Maison Lejaby, a fait fabriquer 6.500 pièces en 2014 contre 14.000 commandées. En 2014, "les Atelières" ont réalisé un chiffre d'affaires de 230.000 euros. Ses pertes sont estimées à quelque 800.000 euros.
En 2012, Muriel Pernin, directrice d'une agence de communication, avait crée "Les Atelières", pour ne pas laisser s'éteindre le savoir-faire des ex-Lejaby. Elle montait donc un nouvel atelier de prêt-à-porter dans la banlieue de Lyon, avec six ouvrières de l'ancienne marque de luxe, sous forme de coopérative. Mais rien n'a jamais été facile. En mars 2014 , Muriel Pernin annonçait déjà qu'elle devait mettre la clé sous la porte, faute de financement. Après un emballement médiatique et politique inouï pour une entreprise de cette taille (Arnaud Montebourg, encore ministre à l'époque, s'était déplacé en personne), le petit atelier réussissait toutefois à lever plus de 650.000 euros, grâce à des dons de particuliers, à quelques heures de la liquidation judiciaire, le 21 mars exactement. Les Atelières n'auront finalement vécu qu'un an de plus.