Les auto-écoles retournent dans la rue. Les syndicats et plusieurs réseaux de la profession appellent à une mobilisation lundi, avec notamment des opérations escargots, pour protester contre la réforme du permis de conduire en cours d'examen au Parlement. Le mouvement est prévu dans quatorze villes dans toute la France, dont Paris, Marseille et Bordeaux, à l'appel de l'Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec). Les trois principaux réseaux d'auto-écoles, ECF, CER et City'Zen, appellent également à se joindre au mouvement.
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Trafic ralenti à Paris et à Marseille. En région parisienne, entre 750 et 1.000 véhicules convergeaient vers Paris, a indiqué à l'AFP l'Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec). Le trafic était notamment fortement ralenti sur l'A13 entre Poissy (Yvelines) et Paris, selon le Centre national d'information routière, mais le cumul des bouchons enregistrés autour de la capitale était comparable au trafic habituel. A Marseille, dès 7H00, près de 250 voitures d'auto-écoles de la région bloquaient la circulation dans le centre, ne laissant passer les véhicules que sur une seule voie et provoquant un important bouchon, selon un photographe de l'AFP.
Quatorze villes concernées. Outre Paris et Marseille, des rassemblements sont prévus dans douze villes de province : Lyon, Grenoble, Bordeaux, Lorient, Limoges, Tarbes, Clermont-Ferrand, Alés, Tours, Nancy, Carcassonne et l'Ile de La Réunion. Des perturbations sont à prévoir sur les axes routiers.
Le recours aux postiers dans le viseur. Vendredi, les auto-écoles avaient déjà défilé dans Paris pour protester contre la réforme du permis de conduire. Le trafic n'avait cependant pas été perturbé dans la capitale. Mais ils devraient être beaucoup plus nombreux lundi. La profession se mobilise pour faire évoluer le contenu de la loi Macron, qui prévoit, entre autres, le recours occasionnel à des postiers pour faire passer les examens. "On ne peut pas être occasionnellement examinateur, c'est un vrai métier, il faut une vraie pédagogie, savoir si le candidat va mettre en danger les autres usagers. On ne peut pas être facteur, puis examinateur, puis facteur, ce n'est pas sérieux", conteste Thibaud Droinet, vice-président de l'union nationale des indépendants de la conduite au micro Europe 1.
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Le gouvernement "discute" mais "ne cède pas". Manuel Valls, invité lundi matin sur Europe 1, a réagi au mouvement des auto-écoles. Le gouvernement "discute" mais "ne cède pas", a déclaré le premier ministre. La disposition contenue dans le projet de loi Macron est "un coup de jeune, comme l'avait dit le président de la République, pour baisser le coût du permis de conduire et réduire les délais. Donc on ne cède pas. On discute, bien sûr, mais on ne cède pas", a ajouté Manuel Valls. Une réunion est prévue mardi entre les organisations syndicales et le rapporteur thématique du projet de loi Macron, le député PS Gilles Savary.