Le chiffre. Les principales banques d'Europe ont supprimé 80.000 postes en 2013, soit 3,5% l'an dernier, selon un décompte de l'agence Reuters effectué sur la base des documents annuels publiés par ces institutions. Et pour 2014, certains cabinets de recrutement soulignent que l'espoir d'une inversion marquée de la tendance risque fort d'être déçu.
Avant tout les banques des pays en crise. Les réductions d'effectifs les plus importantes de l'an dernier ont touché des banques contraintes à des restructurations en profondeur comme l'espagnole Bankia, qui a supprimé 23% de ses emplois pour se plier aux conditions posées par le plan d'aide au secteur financé par l'Union européenne.
L'italienne UniCredit a quant à elle supprimé 8.490 emplois, le chiffre le plus élevé parmi les 30 banques étudiées. Elle explique dans son rapport annuel qu'une partie des postes concernés correspond à l'externalisation de certaines activités informatiques à des coentreprises. Le groupe belge KBC, lui, cite les cessions
d'actifs comme la principale explication à ses 7.938 suppressions d'emploi (22% de ses effectifs). L'espagnol BBVA, qui met lui aussi en avant des cessions d'actifs, a supprimé 6.547 emplois, soit 23% du total.
13% des effectifs supprimés depuis 2008. Antoine Morgaut, directeur général pour l'Europe et l'Amérique du Sud du cabinet Robert Walters ne s'attend pas à voir l'emploi dans le secteur bancaire revenir un jour à son niveau d'avant la crise de 2008, déclenchée par la faillite de Lehman Brothers. Depuis cette époque, les effectifs globaux des 25 banques sur 30 pour lesquelles des chiffres comparables sont disponibles ont diminué de 252.000 environ pour revenir à 1,7 million de personnes. Soit une baisse d'environ 13%.
REFORME - Ça y est, les Européens ont une arme pour se protéger de leur banques
FRAUDE - L'Europe s'attaque (enfin) à ses paradis fiscaux
ZOOM - Qui se cache derrière le bitcoin ?