Un grand nombre de cheminots étaient dans la rue jeudi. Entre 5.500 et 18.000, selon les chiffres de la préfecture et des syndicats. Ils ont défilé à Paris pour dire non à l'ouverture à la concurrence dans le transport régional de voyageurs. Une concurrence qui arrivera très vite sur les rails français, car un règlement européen impose que les conditions de l'ouverture à la concurrence soient en place d'ici à 2019.
Dès le mois de décembre, les trains italiens tenteront, en effet, leur chance sur le marché français. Il faudra donc s'habituer à une nouvelle couleur le réseau ferré : le rouge de Trenitalia qui s’alliera pour ces trajets à Veolia.
Une liaison Paris-Rome passera par Lyon
La compagnie devrait d’abord proposer deux trajets en train-couchettes : Paris-Venise et Paris-Rome, en passant par Lyon. Dès juillet donc, les Parisiens pourront réserver un billet pour aller à Lyon, pendant les vacances de Noël, sans passer par la SNCF.
Viendront ensuite des trains allemands. En 2013, des liaisons entre Francfort et Londres, en passant par Lille, seront mises en circulation par la Deutsche Bahn.
Pour l’instant, ces concurrents de la SNCF se font très discrets. Mais Trenitalia et Veolia comptent bien communiquer massivement dès qu’ils auront arrêté le nom de leur nouvelle compagnie. Des cabinets marketing planchent en ce moment même et leur choix devrait être connu en septembre.
L’accent mis sur le service
Les deux sociétés auront à cœur de mettre en avant la qualité de leur service, point faible, selon eux, de la SNCF. Trenitalia proposera ainsi un suivi des voyageurs de A à Z, avec un agent référent. Contrairement à la SNCF, il n’y aura pas un chef de gare, puis un contrôleur, puis encore une autre personne pour servir à manger, mais une seule et même personne, du début à la fin.
Cette ouverture s’accompagnera-t-elle d’une baisse des prix ? En réalité, c’est plutôt la gamme des prix proposés qui va s’étoffer avec l’apparition d’une troisième ou d’une quatrième classe.
Comment la SNCF se prépare ?
De son côté, la SNCF se prépare en mettant les bouchées doubles sur l'information "voyageurs" et en misant sur des trains nouvelle génération.
Pour le président de la SNCF, Guillaume Pépy, sa société sera prête à relever le défi :
"C’est comme le passage à l’an 2000, il y avait alors beaucoup de crainte et d’anxiété. Mais au final, ce passage à l’an 2000, c’était finalement bien passé", prédit-il pour cette ouverture à la concurrence.