Étranglés par la crise, ils font tout pour s’en sortir. Quitte à violer la loi. Depuis quelques mois, les Grecs sont ainsi de plus en plus nombreux à refuser par exemple de payer les péages. Vangelis a exposé à Europe 1 sa technique, parfaitement rodée.
Pour passer sans payer, Vangelis repère un véhicule, accélère et s’engouffre derrière lui, pare-choc contre pare-choc derrière le conducteur qui vient de payer son trajet. "Si tu n’y arrives pas, tu lèves la barrière et puis tu passes, c’est ce que font beaucoup de gens", explique-t-il simplement.
"Pourquoi est-ce que je devrais payer ?"
"Je gagne 700 euros par mois, pourquoi est-ce-que je devrais payer le péage alors qu’on a déjà financé la route ?", tempête-t-il. Sa famille habite à Thessalonique. "Pour voir mes enfants, ça me coûte 30 euros pour faire 500 kilomètres", indique Vangelis, ajoutant qu’il faut aussi compter 30 euros pour le retour.
Il n’hésite pas à se lancer dans des actions plus violentes : avec des camarades, il prend ainsi d’assaut le péage de l’aéroport, forçant les barrières et vandalisant les cabines de caisses. Le tout sous les klaxons enthousiastes des autres automobilistes, ravis de ne pas avoir à sortir leur portefeuille pour passer.
Une nouvelle taxe impopulaire
En Grèce, chacun a donc sa petite combine pour éviter d’avoir à débourser de l’argent. Outrés par l’impopulaire taxe sur l’immobilier, adoptée en septembre et collectée en même temps que les factures d’électricité, nombreux sont ceux qui refusent de payer, rapporte le Guardian. Le but de cette taxe votée dans l'urgence : combler les déficits publics abyssaux du pays.
En guise de représailles, le ministre des Finances menace de couper le courant aux fraudeurs, qui semblent avoir déjà tout prévu, puisque les ventes de générateurs électriques ont connu une envolée sans précédent.