Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont soigneusement évité d'évoquer les sujets qui fâchent lors de leur entrevue lundi à Paris. En premier, le rôle de la Banque centrale européenne a été passé sous silence. Mais, si on doit désigner un gagnant à l’issue de ce sommet, c'est sans surprise la chancelière allemande qui remporte les lauriers.
Ce sont en effet les sujets défendus par l'Allemagne qui se sont imposés lors de discussions à l’Elysée, avec notamment la question de la régulation budgétaire. Le président français et la chancelière allemande ont aussi insisté sur la nécessité de sanctions automatiques pour les pays ne respectant pas les 3% de déficits publics prévus par les traités européens. Sur cette position allemande, la France a simplement obtenu qu'aucun budget ne soit invalidé par la Cour européenne de justice. En conséquence, une "règle d'or", concept très sarkozyste pour le coup, devrait donc être instauré dans chaque pays.
"Un étape parmi d'autres"
Du côté des observateurs, on sait que la route est encore longue pour sortir l'Europe de la crise. "On voit qu'on arrive à avancer. Mais ce n'est qu'une étape parmi tant d'autres", prévient l'économiste Nicolas Bouzou. Et les prochaines échéances arriveront rapidement : les dirigeants européens ont rendez-vous dès jeudi à Bruxelles pour un nouveau sommet européen.