La justice européenne a rendu son nom aux couteaux Laguiole, ceux fabriqués dans le village aveyronnais du même nom, et qui doit sa réputation à une longue tradition coutelière. Le tribunal de l'Union européenne a en effet annulé mardi la marque déposée par une personne étrangère au village, qui souhaitait vendre de la coutellerie sous le nom "Laguiole en France".
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38 classes de produits. Gilbert Szajner, un habitant du Val-de-Marne, avait en effet déposé cette marque en 1993, pour vendre non seulement de la coutellerie, mais également du linge de maison, des vêtements, des meubles, des briquets, des tapis et des jouets, au total 38 classes de produits, souvent importés de Chine ou du Pakistan. En 2001, il avait demandé l'enregistrement de la marque au niveau européen auprès de l'OHMI, l'office chargé de l'enregistrement des marques dans l'Union européenne. Cela lui a été accordé en 2005.
Mais la société "Forge de Laguiole", qui avait relancé en 1987 la fabrication du fameux couteau dans le village aveyronnais, avait demandé l'annulation de la marque, ce qui lui a été accordé en 2011. Gilbert Szajner avait alors introduit un recours devant la justice européenne.
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"Forge Laguiole" garde ses couteaux et ses rasoirs. Mais mardi, le Tribunal de l'UE a indiqué que la protection de la dénomination sociale "Forge de Laguiole s'étendait exclusivement aux activités effectivement exercées par cette société à la date de la demande de la marque Laguiole en 2001". S'agissant de la coutellerie et des cadeaux et souvenirs, les juges ont en effet estimé qu'un "risque de confusion" existait. La liste comprend aussi les cuillers, les scies, rasoirs, lames de rasoirs et nécessaires de rasage, les limes, pinces à ongles, coupe-ongles et trousses de manucure, les coupe-papiers, les tire-bouchons et ouvre-bouteilles, les blaireaux à barbes et nécessaires de toilettes, les coupe-cigares et cure-pipes. Pour tous ces produits, le Tribunal a confirmé l'annulation de la marque Laguiole de Gilbert Szajner.
Cette décision peut encore faire l'objet d'un pourvoi devant la Cour de justice de l'UE dans les deux mois. En France, la cour d'appel de Paris a débouté en avril la commune de Laguiole qui souhaitait voir la justice reconnaître "une spoliation", une pratique commerciale "trompeuse" et une "atteinte à son nom, à son image et à sa renommée". Le village a décidé en septembre de se pourvoir en cassation.