Pour emprunter, l'union fait la force. Fortes de cet adage, 70 collectivités territoriales ont l'intention de se regrouper afin de pouvoir emprunter, ensemble, 1,2 milliard d'euros sur le marché obligataire, le marché sur lequel les entreprises et les Etats se financent, rapporte Le Figaro. Jeudi, les associations d'élus concernées se sont réunies pour discuter du projet.
En 2012, les collectivités ont besoin d'environ 17 milliards d'euros, détaillent Les Echos. La moitié de cette somme est normalement financée par des banques, notamment les Caisses d'Epargne et le Crédit Agricole. 5 milliards de prêts d'urgence ont aussi été mis en place, via la Caisse des Dépôts.
Vide laissé par Dexia
Pour le reste, les collectivités font face au vide laissé par Dexia, la banque franco-belge démantelée en 2011 et qui finançait traditionnellement les entités locales. La structure censée prendre le relais n'est pas encore prête, ce qui inquiète les élus. D'où l'idée de se tourner vers le marché obligataire, sur lequel il faut être "gros" pour pouvoir emprunter.
L'idée de se regrouper pour emprunter sur ce marché n'est pas nouvelle, souligne Le Figaro. Certaines collectivités ont déjà eu recours à ce système, mais jamais pour de tels montants. "Sept régions, une vingtaine de départements, plus d'une trentaine de grandes villes" sont concernées par le projet, note dans le quotidien Olivier Landel, délégué général de l'Association des communautés urbaines de France (Acuf).
Des taux plus avantageux
"Nous nous sommes adressés pour cette première initiative aux grandes collectivités – pas de villes de moins de 100.000 habitants – car, d'expérience, il s'agit d'opérations compliquées et qui prennent du temps", précise-t-il aux Echos.
Pour les collectivités concernées, ce système serait particulièrement avantageux : "d'après les premières estimations, le taux de l'emprunt obligataire évoluerait entre 3,8% et 4,4%", précise au Figaro l'Association des maires de grandes villes de France, soit un taux moins élevé que ceux proposés par les banques.