C’est un paradoxe : faire ses courses au supermarché se révèle souvent moins cher que dans un magasin hard discount. Selon l’association de consommateurs Familles rurales, un panier moyen se paye huit euros plus cher dans ces enseigne que dans les super et hypermarchés traditionnels. Et l’étude porte sur les produits dits de "premier prix", c’est-à-dire ceux qui sont censés être le plus accessible.
"C’est assez incroyable de constater que le hard discount n’est pas le magasin où on va avoir les produits les moins chers. Finalement, c’est un leurre", déplore Thierry Damien, directeur de Familles rurales. Il vaut mieux que les familles aillent dans les supermarchés si elles veulent bénéficier des produits premiers prix, les moins chers."
"Le prix y est, OK, mais pas la qualité"
Ce paradoxe s’explique. Les grandes enseignes ont décidé d’affronter la concurrence des magasins hard discount et ont aligné leurs prix. "On a pris toutes les recettes, tous les ingrédients des hard-discounter, en particulier de Lidl", admet Serge papin, patron des magasins U. "Evidemment, on vend moins de produits qu’eux. Mais on les a, si j’ose dire, copiés dans leur qualité, car ils étaient référents sur ce marché. Donc on a amélioré la qualité de nos premiers prix. Aujourd’hui, on a une qualité aussi bonne que les hard discounters. Pourquoi on est moins chers ? Parce qu’on prend moins de marges. C’est aussi simple que ça."
Mais selon certains, la qualité laisse tout de même à désirer. "Les supermarchés et hypermarchés ont vraiment voulu faire de l’entrée de gamme. Avec des prix 50 à 60 % moins chers que les marques nationales, mais avec une qualité moindre", explique Yves Puget, du magasine LSA. "Les produits d’entrée de gamme, pas chers en hypermarché, stagnent en termes de vente tout simplement parce que la qualité n’y est pas. Le prix y est, OK, mais pas la qualité."
Pour Familles rurales, ce sont surtout les familles les plus démunies qui sont pénalisées. L’association réclame une transparence totale sur le mécanisme des prix.