Le rendez-vous. Le congrès annuel des maires ne s'est pas ouvert sous les meilleurs hospices, lundi. Pour la première fois depuis 30 ans, le gouvernement a en effet annoncé récemment une baisse de 800 millions d'euros des dotations faîtes aux communes, dans le cadre du Budget de l’État 2014. Un couperet qui représente, pour chaque mairie, une baisse de 2% des aides de l’État. Et qui implique encore de nombreux casse-têtes pour les élus des petites communes.
L'exemple de Sceaux. "C'est une situation que nous n'avons jamais connu", s'alarme au micro d'Europe1 Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux, ville des Hauts-de-Seine de 20.000 habitants. Ce qui inquiète cet élu responsable d'un budget annuel d'environ 50 millions d'euros, c'est qu'il a commencé à faires des économies depuis déjà plusieurs années. Lui, comme beaucoup de maires, peinent déjà à boucler ses comptes. Or, la baisse des dotations va entraîner une perte annuelle de 300.000 euros pour Sceaux. Et le maire ne sait plus très bien ou faire des économies.
Plus de feuilles et moins de fleurs. Pour parvenir à boucler le budget de sa commune, Philippe Laurent semble en effet déjà avoir tiré sur toutes les cordes.
- Le balayage dans les artères résidentielles est ainsi passé de 4 à 2 fois par semaine, pour une économie de 200.000 euros par an
- La collecte des ordures se fait 2 à 3 fois par semaine, contre 5 auparavant, pour une économie de 250.000 euros
- De nouvelles lampes à basse consommation ont été installées sur les 37 kms de voirie, pour une économie de plus de 50.000 euros
- Les fleurs ont été remplacées par des plantes plus solides, pour une économie d'arrosage et de main d'œuvre de plus de 15.000 euros
"Une grande inquiétude". "C'est difficile, la situation des collectivités va devenir très très tendues", concède ainsi Philippe Laurent, qui ne veut pas augmenter les impôts face à une "population réticente". "Il faut établir des priorités, comme construire des places en crèche. Il y a une grande rigueur nécessaire. Un maire ne peut plus faire ce qu'il veut, c'est terminé", regrette le maire de Sceaux. Et de confier sa "grande inquiétude". "L'arrêt des investissements, sur le territoire, dans la voirie, serait terrible. Si on ne peut plus maintenir en état notre patrimoine public, nous ferions une très mauvaise action".