C'est la plus forte progression que le baromètre ait réalisée en un mois. L'indice de confiance des Français a bondi de plus de 40 points, passant de -32 à +9, d'après le sondage BVA-Avanquest software réalisé pour Challenges, BFM TV et BFM Business.
53% des personnes interrogées déclarent être "plutôt plus confiants" en l'avenir de la situation économique en France, "depuis ces dernières semaines". Ce qui représente une hausse de 20% par rapport au mois précédent. Pourquoi le moral des Français connaît-il un tel bond ?
"Classique"
"C'est fort simple", lance l'économiste Bruno Jérôme, directeur adjoint de l'Irgei (Institut de recherche sur la Gouvernance et l'Economie des Institutions), interrogé par Europe1.fr. "En période pré-électorale et pendant l'Etat de grâce, il y a une montée mécanique de l'amélioration du moral des ménages", explique-t-il. "Que ce soit en période d'expansion ou de crise, le phénomène est le même depuis 40 ans", ajoute-t-il.
Une analyse que partage l'économiste Claudia Senik, de l'Ecole d'Economie de Paris, interrogée par Europe1.fr. "C'est assez classique", résume-t-elle. "Ce bond traduit la fenêtre d'opportunité qui va de pair avec toute échéance électorale", analyse-t-elle, évoquant les "fameux 100 jours pendant lesquels tout est possible".
"Faible"
Cependant, Claudia Senik tient à minimiser ce résultat, estimant que "53% des sondés représente une courte majorité". Comme le confirme ce baromètre, cette progression est surtout portée par les sympathisants de gauche (82%). "Ainsi cette courte majorité correspond à la courte majorité qui a élu François Hollande", explique-t-elle. "D'ailleurs, l'inverse aurait marqué une preuve d'incohérence chez les Français", conclut-elle.
Mais, "attention", met en garde Bruno Jérôme. "Les Français se basent sur les annonces faites par le nouveau gouvernement", prévient-il. "Si les faits ne traduisent pas les promesses, la chute risque d'être d'autant plus violente que l'ascension avait été spectaculaire", conclut-il. En effet, la précédente augmentation record du moral des ménages était survenue en mai 2007, après l'élection présidentielle, et la chute avait ensuite été vertigineuse. L'indice était descendu jusqu'à -71 en avril 2008, frôlant le plus faible score sur cinq ans.