La boulette. Quand les nouveaux trains sont trop larges pour les quais. L'arrivée de nouveaux trains régionaux, plus larges, va nécessiter d'élargir 1.300 quais pour un coût estimé de 50 millions d'euros. Des travaux de modernisation classique, assurant la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui confirment au passage donc une information du Canard Enchaîné.
Selon l'hebdomadaire satirique, la SNCF "a défini le cahier des charges, avec, notamment, les dimensions des nouvelles rames. (...) Or les savants ingénieurs de la SNCF ont omis de vérifier la réalité sur le terrain. Conséquence, selon l'Association des Régions de France, que préside le socialiste Alain Rousset : 1.200 quais sont trop proches des voies pour laisser passer les trains".
341 trains. Les 182 rames TER Regiolis d'Alstom et les 159 Regio 2N de Bombardier, qui vont entrer en service progressivement jusqu'à fin 2016, sont plus larges que leurs prédécesseurs, et vont donc nécessiter de raboter certains quais, de façon plus ou moins importante. En effet, beaucoup d'entre eux ont été construits à une époque où il n'existait pas de norme, et l'écartement entre deux quais ou entre le quai et la voie n'est pas le même dans les différentes gares de France.
L'article #Ter du @canardenchaine pose la question : y-a-t-il des ingénieurs avec des neurones à la #SNCF et #RFF ? pic.twitter.com/kq1LQieUIF— Rachid Belhadj (@RachidBelhadj33) 20 Mai 2014
La SNCF et RFF dédramatisent. Selon la compagnie ferroviaire et le gestionnaire d'infrastructure, les travaux qui vont être effectués sur ces 1.300 quais entrent dans une logique de modernisation et de mise aux normes classiques. Ainsi, les 50 millions d'euros nécessaires au total pour modifier ces quais font partie des 4 milliards d'euros consacrés chaque année par RFF à la modernisation et au développement, selon les deux entreprises. Ce plan de travaux s'étale sur trois ans, entre fin 2013 et fin 2016, selon le calendrier de livraison des rames. Parmi les 1.300 quais concernés, 300 ont déjà été traités.
Le Canard Enchaîné ajoute toutefois que RFF aurait débloqué d'urgence 80 millions, et que, "la note (risquant) d'être beaucoup plus salée", le gestionnaire d'infrastructure s'est tourné vers les Régions, ce que ne confirmait pas RFF.
Situation "rocambolesque". Le secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier a critiqué une situation "rocambolesque" et "comiquement dramatique" résultant de l'"ineptie du cloisonnement étanche" entre les deux entités du ferroviaire que sont la SNCF et RFF. "L'enjeu de la réforme ferroviaire prend tout son sens quand on constate l'état du dysfonctionnement du ferroviaire en France", a-t-il souligné. Le projet de réforme ferroviaire qui doit être examiné le 16 juin par l'Assemblée nationale, prévoit de regrouper l'actuel Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF en un grand groupe public.