Après le choc provoqué par les suppressions d'emplois chez PSA, le gouvernement tient à éviter une nouvelle hémorragie. Les patrons des quatre opérateurs télécoms français seront reçus mardi à Bercy, pour parler emplois et investissements. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, et Fleur Pellerin, déléguée à l'Economie numérique, pourraient leur faire des propositions à ce sujet, notamment sur un retour en France des centres d'appels.
Pour contrer l'arrivée de Free, SFR et Bouygues Telecom ont tous deux annoncé des plans de départs volontaires afin de "sauvegarder leur compétitivité". Chez Bouygues Telecom, 556 postes sont concernés. SFR, de son côté, ne dévoilera le nombre de postes visés qu'à l'automne.
Rapatrier les centres d'appels
"C'est un secteur qui est en croissance et qui détruit de l'emploi. Peut-être faut-il s'interroger", avait noté Arnaud Montebourg début juillet. Vendredi, il a reçu les syndicats de Bouygues et SFR, qui se sont déclarés satisfaits à la sortie. Le ministre s'est, selon eux, montré "ferme" sur le dossier, mais ils attendent "des actes".
Le rapatriement en France des centres d'appels, pour bon nombre délocalisés au Maghreb, sera au menu des discussions. Dès le mois de juin, Arnaud Montebourg avait demandé aux opérateurs de se pencher sur cette question et plusieurs pistes sont évoquées.
Des hotlines payantes ?
L'une d'elle consisterait à rendre payant pour les abonnés le temps d'attente avant l'assistance téléphonique, en échange d'un service de meilleure qualité. Manuel Jacquinet, spécialiste du secteur, rédacteur en chef de En contact, un magazine professionnel sur les call-centers, dit être à l'origine de l'idée. Interrogé par Europe 1, il assure que la mise en place d'un coût de 60 centimes d'euros par minute permettrait de créer 12.000 emplois.
Autre hypothèse envisagée : revenir sur un aspect de la loi Chatel de 2008, qui permet à un abonné engagé pour 24 mois de se désengager après un an, moyennant le paiement de 25% du montant encore dû. Secoués par l'arrivée de Free Mobile et de ses forfaits sans engagement de durée, les opérateurs estiment en effet qu'une telle disposition n'est plus d'actualité.