La demie provocation de David Cameron pose question. Le premier ministre britannique s'est déclaré mardi prêt à "dérouler le tapis rouge aux entreprises françaises" désireuses de fuir la taxation à 75% sur les revenus au-delà d'un million d'euros par an. Les portes anglaises sont grandes ouvertes, certes, mais les entreprises françaises franchiront-elles le pas ?
Certaines d'entre elles pourraient être effectivement tentées de le faire. En effet, leurs "cerveaux", des cadres à forte valeur ajoutée très bien payés, menacent de rejoindre la concurrence à l'étranger. En tout cas, plusieurs patrons étudient sérieusement la question et se renseignent discrètement auprès de ceux qui les ont précédés.
Le CAC ne déménagera pas
"Il y a une vraie tendance de questions qui viennent de gens que je connais ou pas, d'entreprises qui peuvent faire 800 millions d'euros de chiffre d'affaires ou de toutes petites entreprises et qui m'approchent pour savoir comment faire", admet au micro Europe 1 Jacques Mottard, un entrepreneur lyonnais qui a transféré l'année dernière le siège de sa société de service informatique de Lyon au Luxembourg.
Principalement, ce sont des grandes entreprises, souvent des groupes familiaux, dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 et 500 millions d'euros qui envisagent d'envoyer une partie de ses cadres de l'autre côté de la Manche. Concrètement, la solution est très facile : il suffit de créer une filiale à l'étranger. C'est l'option que pourrait choisir les entreprises du CAC 40 notamment.
Londres plutôt que Bruxelles ou Luxembourg
Londres revêt plusieurs intérêts pour une entreprise française. D'abord, la capitale anglaise n'est qu'à 2h30 d'Eurostar. Ensuite, la fiscalité sur le patrimoine, et celle sur le revenu, est intéressante. Un cumul d'avantages qui la placent en premier choix, devant le Luxembourg, la Belgique ou la Suisse.
Côté anglais, la question est très sérieusement envisagée. Depuis plusieurs semaines, les représentants des grands groupes qui réfléchissent à l'opportunité de quitter la France sont reçus à Londres. On leur promet de les aider pour trouver des logements ou des écoles pour les enfants.