L'union fait la force. Dans une démarche rarissime, les milieux économiques suisses se sont unis lundi contre une initiative du premier parti du pays, l'UDC (droite populiste), visant à limiter l'immigration. Douze organisations patronales ont ainsi lancé un appel commun pour dénoncer un texte qui, selon elles, "crée des problèmes sans proposer des solutions".
Que prévoit alors ce texte ? L'initiative de l'UDC demande le retour de contingents de main-d'oeuvre étrangère, qui avaient été supprimés avec les accords de libre-circulation entre la Suisse et l'UE, afin que les Suisses aient la priorité sur le marché du travail. Le texte prévoit que ces limites s'appliqueraient également aux frontaliers et aux requérants d'asile.
Or, la Suisse est un des pays européens comptant le plus d'étrangers avec 23% de l'ensemble de la population, soit 1,9 million de personnes. Selon les derniers chiffres publiés, entre septembre 2012 et septembre 2013, le nombre d'étrangers a progressé de 3,3% en Suisse. La majorité de ces étrangers (66%) sont des ressortissants de l'UE ou de l'Association européenne de libre-échange (AELE).
Pour les douze représentants des patrons suisses, l'initiative de l'UDC auraient si elle est votée des conséquences désastreuses. "Nous devons notre succès à un marché du travail très performant et florissant", a ainsi fait valoir le président de l'Union patronale suisse Valentin Vogt, cité par l'agence suisse ATS.
Les milieux économiques suisses peuvent compter sur le soutien du gouvernement et du parlement, eux aussi, opposés à la proposition de l'UDC. Selon un sondage réalisé en décembre 2013, seule 36% de la population soutient cette initiative. Elle sera soumise au vote populaire le 9 février prochain.