Les pays européens dans le rouge vif

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les déficits publics français et irlandais explosent, les agences de notation malmènent l’Espagne.

L’Europe n’est pas encore sortie de la crise. Des indicateurs inquiétants se sont multipliés jeudi et montrent une économie européenne encore en convalescence. La France et l'Irlande voient leur déficit public exploser, tandis que l'Espagne est malmenée par les agences de notation.

Les prévisions françaises déjà dépassées

L’Insee a indiqué jeudi que la dette publique de la France, qui concerne l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales, a augmenté de 56 milliards d'euros au deuxième trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent.

Si bien qu’au bout de deux trimestres, la dette publique s’élève "approximativement" à 82,9% du PIB, un niveau inédit que le gouvernement ne pensait atteindre qu’à la fin de l’année. Selon les prévisions de l'exécutif, la dette devrait continuer de grimper à 86,2% en 2011 et 87,4% en 2012, avant de refluer à 86,8% en 2013 et 85,3% en 2014. Ces niveaux sont toujours largement supérieurs au plafond de 60% du PIB fixé par les traités européens.

L’Espagne dégradée

Le bal des mauvaises nouvelles s'est poursuivi avec l’annonce par l’agence de notation Moody’s de la dégradation de la note de solvabilité de l’Espagne. En clair, les analystes de l’agence considèrent que l’Espagne aura désormais plus de mal à emprunter de l’argent et à le rembourser.

L’Espagne a donc perdu son “triple A“, le meilleur indice sur le marché. Mais cette diminution d'un échelon était largement attendue par les marchés après l'abaissement de la note du pays par les agences de notation Standard & Poor's en avril et par Fitch en mai. Moody's a justifié sa décision par la forte dégradation des finances publiques espagnoles et par les difficultés que le gouvernement risque de rencontrer pour réduire les déficits dans le contexte d'une croissance économique modérée.

Déficits record en Irlande

L’Irlande a également livré jeudi sa dernière estimation de son déficit public, qui devrait atteindre le niveau exorbitant de 32% du PIB cette année. Cette aggravation des comptes publics irlandais est en partie due au sauvetage de l'Anglo Irish Bank, dont le coût a été révisé jeudi en forte hausse et devrait avoisiner les 29,3 milliards d'euros.

"Nous devions mettre fin à ce problème et c'est ce que nous avons fait aujourd'hui", s’est justifié le ministre irlandais des Finances Brian Lenihan, avant d’ajouter : "malheureusement, cette banque avait enflé jusqu'à atteindre la moitié de notre richesse nationale annuelle, et la faillite d'une banque d'une taille pareille aurait entraîné la banqueroute du pays".