Faire réparer sa voiture n’est jamais une opération anodine. Changer une aile ou une calandre coûte très cher et pour cause : le marché des pièces de carrosserie n'est pas ouvert à la concurrence. C’est ce monopole que les sénateurs veulent abolir par le biais d’un amendement débattu mercredi.
Les automobilistes renoncent à cause de prix prohibitifs
Rétroviseurs tordus, phares brisés ou pare-chocs défoncés, aujourd'hui en France, seuls les constructeurs automobiles ont le droit de commercialiser des pièces de rechange. Du coup, ils sont aussi les seuls à fixer les prix avec pour conséquence des factures qui flambent dans certains cas de 400%.
L’inflation des prix est telle que certains automobilistes ont tout simplement renoncé à réparer leur voiture. C’est le cas de Ludgéro : plus question de faire réparer sa vieille Renault, même s'il est hors la loi. "Je ne devrais pas le dire mais je roule sans contrôle technique par ce que les pièces sont très, très chères. Je ne m’en sors pas, on me demande 1.500 euros pour une réparation d’une voiture qui est de 1983. C’est un peu abusé", a-t-il confié au micro d'Europe 1.
La concurrence ferait baisser les prix de 25%
A moins d’aller dénicher des pièces détachées dans les casses automobiles, aucune baisse des prix n’est à attendre. Or ce monopole est une quasi-exception en Europe : partout ailleurs, la concurrence règne et les tarifs chutent.
"Si j’étais en Belgique, où les prix des pièces sont 30 à 50% moins chères, ma facture de réparation serait jusqu’à deux fois moins chère", rappelle Michel Vilatte, président de la FEDA, les Syndicats de la distribution automobile des indépendantes.
Les constructeurs automobiles refusent
Et Michel Vilatte de poursuivre sa démonstration : "le rétroviseur, au lieu de le payer 150 euros, qui est le prix moyen français, vous pourriez l’acheter à 60 ou 70 euros. Gagner 25 à 30% sur une réparation de 3.000 euros, cela fait un bon billet de 1.000 euros".
Le salut viendra peut-être des sénateurs, s’ils adoptent leur projet de libéralisation du secteur. Mais les constructeurs automobiles sont déterminés : ils défendent leur monopole. Au nom de la sécurité et de la sauvegarde de l'emploi en France.