Les professions réglementées, dans le viseur d'Arnaud Montebourg qui souhaite mettre fin à leur monopole afin de restituer du pouvoir d'achat aux Français, préparent un mouvement de protestation à la rentrée, annonce le président de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL).
"Nous préparons un vaste mouvement de protestation pour la rentrée", indique Michel Chassang dans les colonnes du Journal du Dimanche. "Au lieu de réformer pour sortir la France de la crise, le ministre de l'Economie va provoquer une levée de boucliers contre lui."
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Montebourg veut réglementer. Arnaud Montebourg a annoncé le 10 juillet qu'une "loi de croissance et de pouvoir d'achat" serait préparée dans le courant de l'été avec l'objectif de restituer six milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français.
Pour y parvenir, le ministre de l'Economie propose entre autres de réformer "de nombreuses professions en situation de monopole" qui "captent par leur position des revenus pour des services payés trop chers qui entament le pouvoir d'achat des ménages".
Parmi ces professions figurent notamment les huissiers, les greffiers des tribunaux, les avocats, certaines professions de santé, les opticiens ou les prothésistes dentaires. "Ce qui me frappe, c'est qu'Arnaud Montebourg a commencé à jeter en pâture à l'opinion publique le montant de nos rémunérations, il est vrai bien supérieures au SMIC et donc forcément choquantes pour beaucoup de Français", dénonce le président de l'UNAPL. "Désigner des boucs émissaires et une attitude irresponsable."
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Négocier la réforme. Une évolution des professions réglementées, qui représentent "650.000 personnes en France qui offrent des emplois non délocalisables", est nécessaire "mais il faut en discuter calmement, point par point", souligne-t-il.
Or pour l'heure, "des bribes d'information ont été données aux différentes professions reçues par le cabinet d'Arnaud Montebourg ces derniers jours sans que le rapport global leur soit dévoilé", ajoute Michel Chassang, dénonçant un manque de transparence "extrêmement choquant sur la forme".
Faire baisser les prix. Selon un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), commandé par l'ex-ministre de l'Economie Pierre Moscovici et relayé ces dernières semaines dans la presse, notamment dans Les Echos, une réforme des professions réglementées pourrait faire baisser de 10 à 20% les prix des services délivrés.