Une fois n’est pas coutume, les profs de prépa, qui font parti des profs les mieux lotis, sont en grève. Les enseignants des classes préparatoires protestent lundi contre un projet de réforme du ministère de l'Education qui leur fait craindre une hausse du nombre d'heures de cours et une baisse de leurs rémunérations.
Un mouvement très suivi. La grève répond à un appel du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges), du Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré) ainsi que de plusieurs associations d'enseignants de classes prépas. Selon le rectorat de Paris, il y aurait "68,8% de grévistes" dans l'Académie en milieu de matinée. Du côté du Snes, on estime le nombre de grévistes à 80%, avec 100% de grévistes dans 62 lycées. Le Snalc table lui sur "au moins 90% de participation".
Une réforme qui ne convainc pas. Vincent Peillon souhaite que l’ensemble des enseignants des classes préparatoires effectuent dix heures hebdomadaires, sans décharge. Actuellement l'obligation réglementaire de service (ORS) des enseignants de prépa leur permet de "décharger" deux heures : une heure pour les enseignants de deuxième année et une heure au moins pour ceux qui ont des classes de plus de 35 élèves. En clair, ils doivent donner dix heures de cours par semaines à leurs classes, mais en font huit ou neuf, selon les cas. En contrepartie, le ministre de l’Education a suggéré le versement d'une indemnité de 3.000 euros par an pour ceux qui enseigneraient au moins quatre heures devant plus de 35 élèves.
Travailler plus pour gagner moins ? La réforme "contraindrait les professeurs, ou bien à effectuer à rémunération égale beaucoup plus d'heures de cours, éventuellement devant davantage de classes, ou bien à subir une baisse très sensible de leur rémunération", s'indignent les professeurs des classes préparatoires du lycée Louis-Le-Grand dans un communiqué paru dans le quotidien Les Echos de lundi. "Qui accepterait, à travail égal, une diminution de sa rémunération de l'ordre de dix à vingt pour cent ?" Malgré cette opposition, le syndicat reconnaît que les classes prépas sont "perfectibles".
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