Baisse des prix insuffisante ou illisible, promesses de créations d'emplois trop optimistes: trois mois après la mise en place de la TVA à taux réduit, les restaurateurs sont sous le feu des critiques au vu des maigres efforts consentis jusqu'à présent par la profession.
Le coup le plus rude est venu mercredi de la Cour des comptes, qui a jugé "optimiste" l'objectif affiché par les restaurateurs de 40.000 créations d'emplois supplémentaires en deux ans en échange de la mise en place de la TVA à 5,5 %. Elle table plutôt sur 6.000 emplois à long terme.
De leurs côtés, les associations de consommateurs, circonspectes en juillet, ne taisent désormais plus leurs critiques. Vendredi, la CLCV a même demandé "aux pouvoirs publics" d'imposer "aux restaurateurs une baisse de 5 % sur tous les prix". L’association qui a examiné les cartes des restaurants de 82 villes dans 26 départements, a relevé qu'un établissement sur deux seulement avait baissé ses prix.
En septembre déjà, le magazine 60 Millions de Consommateurs avait jugé "trop nombreux" les restaurants "récalcitrants", même si les chaînes de restauration ont baissé leurs prix au-delà des engagements. L'Insee a pour sa part établi que l'addition au restaurant avait baissé de 1,3 % en juillet, puis de 0,2 % en août. Loin de l'objectif d'une baisse globale des prix de 3 % retenu par le gouvernement et les professionnels.
Dans ce contexte, un sondage Ifop révèle que 70 % des restaurateurs affirment que la baisse de la TVA leur a permis de maintenir l'emploi. 33 % des personnes interrogées déclarent que cela leur a permis d'embaucher. Et 27% d’entre eux disent également avoir augmenté les salaires.
Côté cuisine interne, 65% des commerçants ont déclaré avoir baissé les prix. Pour les établissements importants, la proportion dépasse les 73%. 36 % des personnes interrogées s'en sont aussi servis pour "améliorer leurs marges". Ce sondage a été réalisé par l’IFOP pour la mutuelle de retraite Médicis, sur un échantillon de 301 restaurateurs.