A chaque nouvel accès de fièvre d’un pays de la zone euro, c’est la crainte de tous les dirigeants européens : que les épargnants se ruent auprès de leur banque pour y retirer toutes leurs économies. Pour y remédier, plusieurs Etats-membres envisagent une solution radicale : limiter les retraits d’argent.
L’élection grecque ravive les craintes
C’est une nouvelle fois la crise grecque qui est à l’origine de toutes les spéculations. Une victoire du parti d'extrême gauche Syriza, dimanche lors des élections législatives, pourrait changer la donne : son leader, Alexis Tsipras, a promis d’annuler le plan de sauvetage dont bénéficie la Grèce.
Un tel scénario conduirait à une sortie de la Grèce de la zone euro, susceptible de provoquer dans la foulée un mouvement de panique des épargnants, décidés à retirer leur argent par peur du lendemain. Plusieurs pays travaillent donc sur des solutions pour éviter de tels retraits massifs qui aggraveraient encore un peu plus la crise de la dette dans l’ensemble de la zone euro.
Une hypothèse pour endiguer la panique : limiter les retraits
"Certains [Etats] construisent des scénarios" pour contrôler les mouvements de capitaux, a confirmé mardi la Commission européenne. "Quand il s'agit de libres mouvements, qu'il s'agisse de capitaux ou autres, il y a la possibilité, pour des raisons d'ordre public et de sécurité publique, pour les Etats-membres de rétablir certaines formes de restriction", a précisé le porte-parole, Olivier Bailly.
Parmi ces restrictions, un Etat pourrait temporairement limiter les transferts d’argent vers l’étranger afin d’éviter l’hémorragie financière constatée en Grèce, où de nombreux foyers fortunés ont déjà retiré leur patrimoine pour l’expatrier, principalement en Suisse.
Une autre solution existe et elle concerne un public bien plus large : limiter les retraits d’espèces aux distributeurs automatiques. La Commission n’a cependant pas donné plus de précisions puisque ce n’est pas à elle d’envisager de telles solutions mais aussi et surtout parce qu’elle se refuse pour l'instant à envisager une sortie de la Grèce. "La Commission n'est pas scénariste de films catastrophe", a rappelé son porte-parole.