La CFDT-Route appelle à bloquer des routes et des entrepôts en région parisienne, notamment à Rungis, à partir du jeudi 18 décembre, jusqu'à vendredi, à la veille des vacances scolaires de Noël. Le syndicat se mobilise pour peser sur les négociations salariales dans les transports, a-t-il annoncé vendredi. Thierry Cordier, le secrétaire général de la CFDT-Route, reproche au patronat "de ne pas respecter ses engagements. Aujourd'hui, les grilles de salaires sont en dessous du SMIC, ce qui n'est pas acceptable", dénonce-t-il au micro d'Europe 1.
Des actions uniquement en région parisienne. "La politique patronale nous oblige une fois de plus à mettre en place un rapport de forces. On n'a pas 40 solutions, le mode d'action c'est des blocages d'entrepôts et de routes", a ajouté Thierry Cordier. Les actions menées auront lieu en région parisienne, en particulier au marché international de Rungis, où se fournissent les professionnels. La CFDT n'a pas donné plus de précisions sur les autres lieux bloqués lors de cette mobilisation.
Une journée de blocage. La CFDT-Route, première organisation de salariés dans les transports, prévoit une journée de mobilisation pour le moment. Mais le syndicat rappelle qu'en 1996, lors de la grève sur le congé de fin d'activité, ils étaient partis pour un jour de blocage, comme en 2014. Finalement, le mouvement s'était étalé sur plus de 14 jours.
Demandes de revalorisations salariales. Le mouvement social est déclenché en raison des "propositions inacceptables" des organisations patronales, qui n'accepteraient, en guise de revalorisation salariale, qu'un alignement sur le salaire minimum, selon Thierry Cordier. Le syndicat réclame 20 centimes de plus que le Smic horaire brut, fixé en 2014 à 9,53 euros, pour l'ensemble des salariés des transports (route, logistique, transport de fonds, etc.). "La mobilisation sera massive, ce sera le dernier coup de semonce", a averti le responsable syndical.
Le patronat estime ne pas avoir de marges. Le numéro un du Medef, Pierre Gattaz, a estimé que faire grève "vu le contexte économique en France, n'est pas très responsable". "Aujourd'hui, par rapport à la crise et aux grandes difficultés des entreprises, ce n'est pas le moment d'augmenter les salaires", a-t-il ajouté. Thierry Cordier, le patron de la CFDT-Route, conteste cet argument : "Les employeurs ont de la marge grâce à des allégements conséquents. Il y a le CICE, des allégements sur la TVA sur les autoroutes, et l'écotaxe a également été abandonné. Les entreprises n'ont qu'à respecter leurs salariés en leur donnant un salaire digne de ce nom."
Des négociations au point mort. Le syndicat s'est cependant dit prêt à lever son mouvement en cas de "négociation rapide, sereine, loyale et surtout sérieuse" avec le patronat. La CFDT-Route avait claqué la porte de la dernière séance de négociation salariale, le 1er décembre. La prochaine réunion avec le patronat est prévue le 20 janvier 2015. Une grève reconductible des routiers est par ailleurs prévue à partir du 18 janvier au soir par une intersyndicale, dont ne fait pas partie la CFDT.