L’INFO. Mais que vont faire les quelque 200 salariés d’Ecomouv' maintenant que l’écotaxe est suspendue ? Alors qu’une mission d’information parlementaire commence à plancher sur les propositions qui permettront d’aménager la mesure contestée, une partie des salariés du site national de Metz a été remerciée. Les autres vont être mis au chômage partiel. L'entreprise, elle, s'inquiète de ne pas être payée par l'Etat.
Colère des élus. Au 1er janvier 2014, le centre d’appel national d’Ecomouv,' l’ancienne base aérienne 128 de Metz, devait accueillir 230 salariés. Mais avec le report de l’écotaxe, la société privée à dû réduire la voilure. “Les 40 personnes qui étaient en CDD ont été arrêtées, les CDI sont mis en chômage partiel”, détaille Dominique Gros, le maire de Metz, au micro d’Europe 1.
“Ils sont désespérés, ils ont l’impression qu’on fait n’importe quoi et que les décisions prises à l’unanimité au Parlement ne sont pas appliquées. Moi, je me joins à eux pour les défendre et pour dire que les bonnes décisions, il faut avoir le courage de les appliquer même si des “bonnets rouges” nous embêtent”, poursuit l’élu socialiste.
Déception des employés. Une clause de confidentialité oblige les 160 CDI de l’entreprise à ne pas répondre à la presse. Il n’est néanmoins pas difficile de savoir que le malaise est profond. “J’en ai vu un certain nombre qui sont sur la réserve et ne veulent pas manifester. Ils espèrent que les promesses qu’on leur à faite seront tenues, mais c’est une situation dramatique au plan individuel”, confirme François Grosdidier, le sénateur UMP de Moselle.
En total, 130 des 160 CDI actuels d’Ecomouv' devraient être mis au chômage partiel. Une mesure sociale d’autant plus difficile à accepter que ces derniers mois, le Pôle Emploi local a investi entre 7.000 et 8.000 euros pour former les futurs employés de l’entreprise.
La maison mère en danger. Pour Ecomouv', cette demande de chômage partiel est une façon de mettre la pression sur l’Etat. Il faut dire que ce dernier n’a toujours pas homologué le système de collecte de l’entreprise, impératif pour enclencher les premiers paiement, 18 millions d’euros par mois.
Pourtant, l’entreprise en aurait bien besoin de cet argent. Les banques l’ont financée à hauteur de 600 millions d’euros et voudraient être remboursées. Pour l’instant, elle n’ont pas menacé de se désengager mais la situation commence à devenir urgente.
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