C'est la désillusion pour les 200 salariés d'Ecomouv', en colère contre les promesses non tenues de l'Etat. Les syndicats ont rendez-vous jeudi avec la direction pour étudier les modalités du plan social, et ils ont jusqu'à jeudi pour se prononcer. Pour eux, le compte n'y est pas. Et ils comptent bien obtenir des avancées supplémentaires.
Pour rappel, Ecomouv' est cette société basée en Moselle, créée en 2011 pour récolter l'écotaxe, dans le cadre d'un contrat exclusif passé avec l'Etat. Cette taxe poids lourds ayant été abandonnée après un interminable feuilleton, la société a fini par mettre la clé sous la porte sans jamais avoir démarré son activité.
Pas d'argent en plus que le plan social. Or, Segolène Royal avait promis un an de salaire aux salariés malheureux. Le hic : ceux-ci avaient compris un an en plus de l'an de salaire garanti dans le cadre du plan social. Ce ne sera pas le cas. "On avait espérer de l'argent en plus, accordé au titre des dommages et intérêts pour la façon dont tout cela a tourné, pour la façon dont on a été traité", témoigne Michèle Acquaviva, téléopératrice trilingue chez Ecomouv. Pour elle, c'est la douche froide. "Madame Royal n'a jamais voulu nous rencontrer, ni même se rendre sur le site", déplore-t-elle.
La SNCF ne fera pas de miracles. Michèle Acquaviva, traductrice interprète de formation, pense désormais à franchir les frontières pour trouver un emploi, au Luxembourg ou en Belgique. Car du côté des reclassements, on en est aujourd'hui au point mort ou presque. La SNCF, actionnaire minoritaire d'Ecomouv, a tenu deux réunions à Paris et à Metz pour informer les salariés des postes qu'elle pouvait leur proposer. Mais cela semble assez éloigné des compétences des anciens d'Ecomouv.
"La SNCF n'est pas la solution miracle, elle ne va pas recruter 200 personnes. La plupart des postes disponibles sont des postes très techniques. Nous, on était chargés de clientèle", regrette Eric Bouthier, délégué CFDT d'Ecomouv'. Au total 35 CV ont été adressés à la SNCF par des anciens d'Ecomouv à l'heure actuelle. A ce jour, une personne seulement a été embauchée comme conducteur, en Moselle.