Le président de Coca-Cola France est tellement abasourdi qu'il s'est enfermé chez lui et refuse de répondre aux journalistes. Les fabricants de boissons sucrées ont été pris de court par l'annonce mercredi du Premier ministre François Fillon d'une taxe supplémentaire sur leurs produits. Un triplement des prélèvement dès le 1er janvier 2012 qui passe mal.
Sarkozy avait promis de ne pas taxer
Même si des parlementaires avaient déjà évoqué l'idée, les professionnels du secteur ne s'y attendaient pas. D'autant que Nicolas Sarkozy avait promis à la filière il y a plusieurs mois qu'il ne taxerait pas les produits alimentaires.
Jean-René Buisson, le président de l'association nationale de l'industrie agro-alimentaire, accepte "de participer à l'effort national" mais "à condition qu'il corresponde à quelque chose de fondé et de logique", a-t-il dit jeudi matin sur Europe 1.
"Nous ne sommes pas l'alcool ni le tabac"
Il est surtout choqué de voir les sodas désormais stigmatisés comme des produits dangereux pour la santé. "Nous ne sommes pas l'alcool, nous ne sommes pas le tabac ni la drogue. Nous ne voulons pas être des produits sur lesquels s'appliquent des politiques coercitives de ce type", dénonce-t-il sur Europe 1.
"Pourquoi taxer seulement les sodas ?"
Les professionnels du secteurs ne sont pas les seuls à voir cette taxe d'un mauvais oeil. Ceux de la santé ne sont pas non plus convaincus de l'utilité de la mesure, présentée comme un outil de lutte contre l'obésité croissante. Selon eux, la taxe serait largement insuffisante pour enrayer la tendance. Ils dénoncent une "mesure gadget". "Si on parle des problèmes alimentaires des jeunes, on peut aussi revoir les céréales, les barres chocolatées, les fast-food... Pourquoi seulement les sodas ? Ce ne sont pas les seuls responsables de l'obésité", note le Dr Judith Feldman sur Europe 1.
Le professeur Bernard Guy-Grand, nutritionniste, estime lui aussi que cette augmentation des taxes sur les sodas n'est pas une mesure de santé publique mais servira avant tout à faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat.