L'appel. Les taxis haussent le ton. L'intersyndicale à l'origine de la manifestation de lundi contre la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a appelé mardi à "une grève reconductible" jusqu'à "l'arrêt des immatriculations de VTC". A l'issue de trois heures de réunion, les syndicats ont finalement décidé d'encourager les actions spontanées observées dans Paris et aux abords des aéroports depuis lundi soir.
"Des opérations coups de poings". L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CST, FTI, SDCTP et STM) "soutient toute action défendant la profession" et "appelle l'ensemble des chauffeurs à mener ces actions de manière déterminée mais dans le calme et la dignité". Elle "se réserve le droit de mener des actions en tous lieux et à tous moments", poursuit le communiqué. "On veut maintenir la pression et accompagner cette spontanéité d'actions", "rien ne sera prémédité", les chauffeurs mèneront "des opérations coups de poings, des blocages", a expliqué Karim Asnoun (CGT). Comme mardi, des actions continueront sur les plateformes aéroportuaires, a-t-il précisé.
"Nous reconduisons le mouvement jusqu'à ce que le gouvernement accepte d'arrêter d'immatriculer de nouveaux VTC" et que "la situation soit clarifiée pour chacun", taxis et VTC, a déclaré Nordine Dahmane (FO).
Une mission de concertation. Pour tenter d'apaiser les taxis, Matignon a reçu leurs représentants lundi soir. Le gouvernement a confié mardi au député PS de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud le soin de diriger une mission de concertation. Annoncée samedi, celle-ci devra, d'ici à deux mois, "définir les conditions durables d'une concurrence équilibrée entre les taxis et les VTC", selon le communiqué gouvernemental.
Longtemps protégée, la profession est de plus en plus concurrencée par les motos-taxis et les sociétés de VTC, qui ne peuvent travailler que sur réservation mais que les taxis accusent de prendre des clients à la volée sans avoir les mêmes coûts. L'enregistrement d'un VTC coûte 100 euros alors que les licences de taxis, délivrées gratuitement par les autorités mais au compte-gouttes, se négocient entre taxis autour de 230.000 euros à Paris. Les taxis sont en France à 80% des artisans propriétaires de leurs licences. Les autres sont locataires ou salariés.