L’INFO. Le gouvernement n'arrive pas à trancher le différend opposant les taxis et leurs nouveaux concurrents, les véhicules de tourisme avec chauffeur. Les premiers accusent les seconds de concurrence déloyale et exigent une clarification des règles, une mission visiblement très délicate pour le gouvernement qui a fait un pas en avant puis deux pas en arrière au cours des derniers jours. Si vous aviez l'habitude de prendre de tels véhicules de tourisme avec chauffeur, à quels changements devez-vous vous attendre ?
Pour rappel, qu’est-ce qu’un VTC ? Il s’agit de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) et, par extension, cela inclut les motos-taxis. Les VTC se présentent comme une alternative aux taxis, à cette différence qu'il s'agit de véhicules banalisés, souvent haut de gamme, qui doivent être réservés à l'avance par les clients. Malgré cette condition particulière, les taxis dénoncent une concurrence déloyale, parce qu’ils doivent, eux, acheter pour s'installer une licence qui leur coûte très souvent plus de 100.000 euros. Et que les VTC connaissent un succès croissant, grâce notamment aux réservations sur smartphone.
Les messages contradictoires du gouvernement. Le gouvernement a donc été sommé de clarifier les règles entre ces deux professions très proches. Il a donc décidé de rendre obligatoire, à compter du 1er janvier prochain, un délai d'attente de 15 minutes entre la réservation préalable et la prise en charge effective d'un client par un VTC. Mais a aussi créé un délit de racolage pour tout VTC surpris en train de "marauder" dans la rue. L’objectif est bien évidemment de laisser aux taxis l’avantage de la disponibilité et de la rapidité.
Pourtant jeudi, une source gouvernementale laissait entendre qu'un tel délai ne serait pas obligatoire pour les clients de VTC ayant souscrit un abonnement. Cette déclaration a donc redonné espoir aux conducteurs de VTC... En vain : quelques heures plus tard, les ministres de l'Intérieur et du Commerce publiaient un communiqué qui ne mentionnait pas ce type d’arrangement.
Les VTC dénoncent un gouvernement sous influence. "Il s'agit d'un revirement spectaculaire du gouvernement, dicté par la peur de voir les taxis se mobiliser", s'est offuqué Yan Hascoet, secrétaire général de la Fédération française du transport de personnes sur réservation. Et ce dernier, par ailleurs PDG de l'entreprise Chauffeur-Privé, qui compte 350 chauffeurs, d’ajouter : "les 1.000 emplois du secteur à Paris sont menacés par cette décision, qui va aussi empêcher la création de milliers d'autres postes".
Le gouvernement a bien fait une concession aux VTC en expliquant que le délai de 15 minutes ne s'appliquerait toutefois "pas aux activités liées au tourisme que sont la prise en charge du client à partir d'un hôtel haut de gamme ou à l'occasion d'un salon professionnel." Mais pour les VTC, cette concession est anecdotique.