Certains opposants à la taxe carbone qualifient de "taxe sur la ruralité" cet impôt qui porterait notamment pour les ménages sur le carburant des transports et les modes de chauffage. Une étude de l’Insee publiée vendredi apporte sa contribution au débat. Consacrée à la mobilité quotidienne des habitants, elle révèle que les grandes agglomérations et les zones rurales ou faiblement urbanisées évoluent en sens opposé.
"Les distances pour aller au travail, à l'école ou faire des achats se sont allongées" du fait que de nombreux citadins sont partis s'installer dans la grande périphérie des villes, et nombre d'équipements ou établissements ont fermé en zone rurale, explique Jean-Paul Hubert dans son étude.
Entre 1994 et 2008, la distance d'un déplacement local à vol d'oiseau, a augmenté de 8 %, et le temps pour la parcourir de 4 %. Plus précisément, cette distance est restée globalement stable dans les grandes agglomérations, mais a augmenté de 12 % en dehors, "là où la population s'est implantée plus récemment, loin des aires d'activités".
Hors des grandes agglomérations, la distance pour se rendre dans un commerce ou une école a ainsi augmenté respectivement de 29 % et 22 %, et le temps pour s'y rendre de 17 % et 9 %, entre 1994 et 2008. En agglomération, où la distance se mesure en temps et non en kilomètres, la durée d'un déplacement a seulement augmenté de 5% et 4% pour les commerces et les lieux d'études.
Sans surprise, la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé en milieu rural et faiblement urbanisé, où elle représente trois déplacements sur quatre, contre 5 % pour les transports en commun. Dans les centres villes, les résidents privilégient la marche (+3 points) ou le vélo (+1,5), au détriment de la voiture (-5 et des transports en commun (-2 ).