Budgets largement dépassés, gestion opaque, réseaux saturés, aides de l’Etat indues, etc. Le dernier rapport de la Cour des comptes sur les transports ferroviaires en Ile-de-France est accablant pour la RATP et la SNCF, détaille mercredi le quotidien Le Parisien, qui a pu se procurer le document en avant-première.
Ces problèmes récurrents touchent les 7,4 millions de voyageurs franciliens qui empruntent quotidiennement les 1.700 kilomètres de lignes. Europe1.fr vous liste les principaux points noirs.
Des réseaux saturés. Les problèmes de plusieurs lignes de métro et de RER, totalement engorgées, sont connus depuis longtemps. La ligne 13 de métro est totalement saturée tandis que le RER B connaît quotidiennement des problèmes de régularité. Le service sur le réseau RER dans son ensemble est d’ailleurs jugé insatisfaisant.
Travaux : les budgets explosent. Les 25 projets réalisés après un contrat signé par l'Etat avec la région Ile-de-France sur la période 2000-2006 ont coûté en moyenne 92% plus cher que ce qui avait été annoncé, accuse la Cour des comptes. Pire, les entreprises auxquelles la RATP et la SNCF confient les travaux ne respectent que très rarement leurs engagements (délai, coût, critères de sécurité).
Une gestion financière opaque. Le rapport pointe notamment le manque de clarté de la comptabilité des deux gestionnaires, la RATP et la SNCF. Résultat, le Stif, l'autorité en charge de l'organisation des transports publics franciliens, est incapable de chiffre exactement le coût d’exploitation d’une ligne. Le nombre d’employés travaillant sur le réseau Transilien reste également inconnu. Le président du Stif Jean-Paul Huchon (PS) reconnaît volontiers que les deux opérateurs publics "continuent de refuser de communiquer" des comptes d'exploitation détaillés.
Des aides de l’Etat imméritées. Depuis 2000, l’Etat a mis en place un système de bonus-malus financiers, versés si la RATP et la SNCF respectent ses engagements de ponctualité et de qualité de service. Alors que les usagers estiment que le service se dégrade, le barème mis en place a conduit à verser régulièrement des bonus aux deux opérateurs.
Vers une hausse des tarifs ? Pour résoudre le sous-investissement chronique et l’inflation des coûts de rénovation, la Cour des comptes ne voit qu’une seule solution : augmenter les tarifs. Une hausse de la contribution des entreprises est également préconisée.