Le gouvernement a finalement donné gain de cause aux hôteliers. Les professionnels du secteur, qui réclamaient la taxation des sites de location d'appartement, comme Airbnb, ont été entendus. Un amendement au projet de budget a été déposé vendredi dernier en ce sens, pour leur appliquer la taxe de séjour. Le ministre des Affaires étrangères, également en charge du tourisme, l'a annoncé lors d'un déplacement au Mont-Saint-Michel. Europe1.fr vous explique ce qui changera si vous optez pour la réservation sur ce site internet qui séduit toujours plus d'adeptes.
La même taxe que les hôtels. Airbnb est désormais classé dans la catégorie des hébergements dit non conventionnels. C'est-à-dire que le site internet de location devra s'acquitter de la taxe de séjour, comme les hôtels. Une taxation réclamée de longue date par les hôteliers, qui dénonçaient une concurrence déloyale et un manque à gagner. Si la hausse du prélèvement va toucher l'ensemble des hôtels, le dispositif a été salué par les professionnels du secteur, "satisfaits de l'obligation de collecte faite aux sites d'hébergements", comme le rappelle Les Echos.
>> LIRE AUSSI : Hôtellerie - un rapport veut taxer les sites comme Airbnb
Une taxe de 75 centimes par personne. L'amendement déposé au projet de budget prévoit de relever la taxe de séjour de 40 centimes à 75 centimes pour les hébergements non conventionnels. Airbnb devra donc s'acquitter de cette taxe. Les touristes seraient taxés par un supplément demandé lors de leurs réservations payées au site internet. Airbnb se ferait ainsi "représentant fiscal" du loueur, selon une source gouvernementale. Les montants collectés "seraient ensuite reversés directement aux communes". Les Echos estiment que le relèvement de la taxe de séjour pour les hôtels devrait rapporter 300 millions d'euros, contre 230 millions d'euros à l'heure actuelle.
Airbnb pas opposé. Premier visé, Airbnb ne s'est pas montré opposé à cette taxe. Nicolas Ferrary, directeur France d'Airbnb, a estimé que cette taxe "permet de simplifier la collecte des communes". Selon lui, cela permet également de "répondre aux inquiétudes des hôteliers, dans un souci d'équité fiscale". A San Francisco, sa ville d'origine, le site de location d'appartement est déjà chargé de collecter les taxes en vigueur. Et l'entreprise avait affirmé il y a un an, d'après une étude qu'il avait commanditée, avoir généré 632 millions de dollars de recettes à New York, dont 31 millions d'impôts pour la ville, et soutenu indirectement 4.600 emplois.
>> LIRE AUSSI : A San Francisco, Airbnb est autorisé mais très encadré