Dehors les vieilles voitures : c'est le nouveau crédo du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Le socialiste va en effet proposer à son Conseil, le 12 novembre, une batterie de mesures drastiques pour limiter la pollution dans la capitale.
"Je propose une nouvelle étape de notre lutte contre la pollution. Je souhaite que progressivement nous interdisions les véhicules qui sont les plus nocifs pour la santé", a déclaré le maire de la capitale, lundi sur RTL. Les élus d'opposition dénoncent déjà un "leurre" imposé par un régime "autocratique". Mais que propose concrètement la mairie de Paris?
Les vieux véhicules non grata. Le plan Zapa, pour "Zone d'action prioritaire pour l'air", prévoit qu'à partir de septembre 2014 soit interdite la circulation dans la capitale des véhicules particuliers et utilitaires de plus de 17 ans et des poids-lourds de plus de 18 ans, soit "les véhicules les plus polluants". Pour les deux-roues motorisés, qui seraient astreints à un contrôle technique, l'interdiction de circuler s'appliquerait "aux véhicules de plus de dix ans".
Pour ne pas pénaliser les ménages et les professionnels les plus modestes, des "mesures d'accompagnement social" seraient prises, selon le maire de Paris. "Il faut veiller à ne pas prendre une mesure antisociale qui se retournerait contre les familles les plus modestes", prévient d'ailleurs Ian Brossat, chef de file des élus communistes, cité par Le Parisien, selon qui il va falloir développer l'offre de transports en commun et baisser drastiquement le prix du ticket de métro.
Les poids lourds aussi dans le viseur. Selon Bertrand Delanoë, il faut également agir en amont, bien au-delà du périphérique. Pour les poids-lourds, il prône "un péage sur les autoroutes métropolitaines" menant à la capitale et confirme sa "volonté de supprimer progressivement, et de manière concertée, toute circulation de transit dans Paris et sur le boulevard périphérique". Les poids-lourds ne pourraient emprunter le périphérique qu'en échange du versement d'une "éco-taxe".
Halte au "n'importe quoi", rétorque Jean-Paul Deneuville, délégué général de la Fédération national des transports routiers, au micro d'Europe1. Selon lui, une telle mesure va empêcher l'approvisionnement de ce qui fait "les besoins du quotidien", tels que les supermarchés ou les stations services. "Les transports routiers alimentent 99,9% de ce qui nourrit le quotidien. On accepte de réduire le CO2 mais on ne laissera pas tout passer", prévient Jean-Paul Deneuville.
Le souhait d'une vitesse réduite. Le maire de la capitale revient aussi à la charge sur son souhait de voir la vitesse maximale réduite de 80 à 70 km/h sur le périphérique, espérant une entrée en vigueur "début 2013". La Ville envisage, enfin, "le développement des zones" limitant la vitesse à 30 km/h à Paris intra-muros, en commençant par l'avenue de Clichy "à l'été 2013".
Le Conseil de Paris ne décidera toutefois pas seul, puisque cet arsenal anti-pollution nécessitera entre autres l'agrément de l'Etat ou de la préfecture de police.