"L'avenir de la librairie est une priorité du gouvernement." La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a confirmé dans un communiqué jeudi le retour au taux de TVA réduit de 5,5% pour le livre, à l'issue d'une réunion avec les représentants des différents réseaux de librairies et des collectivités territoriales.
"L'idée est de permettre aux librairies de retrouver les marges perdues au cours des ces dernières années", a poursuivi la ministre sur France Inter, n'écartant pas la possibilité que la mesure soit adoptée dès la loi de Finances rectificative.
"Elle ne réglera pas les problèmes…"
La décision sera toutefois prise en concertation avec les professionnels et risque de mettre un peu de temps à être mise en œuvre, en raison des contraintes techniques et logistiques du secteur.
Le passage à 7%, prévu pour le 1er janvier dernier, avait déjà dû être repoussé en avril. Les libraires avaient été obligés de réviser leurs systèmes d'information, de s'organiser face aux retours d'ouvrages enregistrés avec un taux à 5,5 % et de réétiqueter des millions de livres en stock. Il va falloir tout recommencer.
La profession semble malgré tout avoir bien accueilli la nouvelle. Et les principaux syndicats ont fait savoir leur satisfaction. "Mais elle ne réglera pas les problèmes de l'économie du secteur", prévient Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la libraire française, contacté par Les Echos. Son syndicat réclame ainsi une augmentation des aides du CNL (Centre national du livre), ou encore l'interdiction d'intégrer les frais de port dans le prix des livres vendus en ligne.
Filippetti pour "un plan de soutien ambitieux "
Même si le gouvernement ne s'est pas encore prononcé clairement sur ces revendications, plusieurs autres propositions ont été discutées au cours de la réunion avec la ministre : un renforcement de la loi du 10 août 1981 sur le prix du livre, une amélioration de l'accès des librairies indépendantes aux marchés publics de livres, la création d'un futur médiateur du livre et un renforcement des dispositifs d'aide publique existants, afin de mieux accompagner la modernisation des commerces de vente au détail et de leur permettre de faire leur entrée dans l'économie numérique.
Estimant à 2% le surcroît de rentabilité nécessaire à la librairie, Aurélie Filippetti a tout de même souhaité voir tous les acteurs concernés, au premier rang desquels l'Etat, les collectivités locales et les éditeurs, se mobiliser pour mettre en œuvre "un plan de soutien ambitieux, selon un principe de répartition équitable des efforts, afin de conforter le modèle économique de la librairie sur le long terme".
Cette concertation lancée par la ministre devra se poursuivre dans les mois à venir avec l'ensemble des acteurs de la chaîne du livre, particulièrement les éditeurs.