Vendredi dernier, Manuel Valls avait annoncé la limitation de la loi Alur, mise en place par l’ancienne ministre du logement, Cécile Duflot. Alors qu’elle devait permettre d’encadrer les loyers dans 28 villes de plus de 500.000 habitants, elle est désormais limitée à titre expérimental à Paris. Certains maires ont exprimé depuis leur désaccord.
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Grenoble veut encadrer ses loyers. Lundi, Christophe Ferrari, président socialiste de la communauté d’agglomération grenobloise, a, dans une lettre envoyée au Premier ministre, exprimé son souhait d’expérimenter l’encadrement des loyers. "Nous avons connu une période de très forte d’augmentation des loyers dans notre agglomération, les catégories populaires, modestes, quittaient le cœur d’agglomération pour aller en zone périurbaine plus lointaine", a constaté le président socialiste. Il parle d’"une mesure de justice" qui rendra du pouvoir d’achat "aux locataires et aux familles".
Christophe Ferrari a obtenu le soutien d’Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, qui s’est exprimé lundi dans le JDD : "L'encadrement des loyers est un nouvel outil intéressant dont on va apprendre à se servir. Ce n'est pas non plus une baguette magique".
À Lille et Marseille déjà. Martine Aubry, maire de Lille, avait exprimé dès samedi son souhait d’expérimenter la loi Alur dans sa ville : "Paris n'est pas la seule ville de France à avoir besoin d'une régulation de ses loyers. Nous souhaitons que Lille, malheureusement reconnue comme la troisième ville la plus chère de France, puisse également encadrer ses loyers", avait-elle exprimé dans un communiqué.À son tour, Marie-Arlette Carlotti, député PS de la 5ème circonscription des Bouches-du-Rhône a plaidé lundi sur son blog : "Marseille subit une tension immobilière grave, les loyers des Marseillais sont parmi les plus chers de la région PACA. Réguler et encadrer les loyers à Marseille est une nécessité". Elle a mis en parallèle l’augmentation des revenus des Marseillais "de 10%" entre "1997 et 2007" et l’augmentation des loyers, "de 45%" sur la même période.
"Qu’elles le fassent". Le Premier ministre ne s’est pas opposé à ces initiatives : "Si en plus de Paris, d'autres villes comme Lille sont volontaires pour expérimenter l'encadrement des loyers, qu'elles le fassent", a-t-il déclaré dans le JDD.
C’est pour des raisons techniques que Manuel Valls avait décidé de détricoter la loi Alur : "Nous avons assez de recul pour juger des difficultés de sa mise en œuvre", avait déclaré le Premier ministre vendredi, affirmant que "les conditions techniques ne seront pas réunies avant des mois, voire des années" pour une application à plus grande échelle.
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