Le mouvement de grève des éboueurs s'est épaissi, ce week-end à Marseille. Les tas d'ordures qui s'amoncellent le long des rues aussi. Dans la nuit de samedi à dimanche, les grévistes ont bloqué deux centres de transferts au nord et au sud de Marseille, un passage obligé pour évacuer l'ensemble des ordures de la ville vers l'incinérateur de Fos-sur-Mer.
Merci #FO et @jcgaudin, adhérent d'honneur : "Grève des éboueurs à Marseille : ça déborde !" http://t.co/ONsXoV75Xqpic.twitter.com/DKoBqb6LYN— I Love Marseille (@ILoveMarseille1) 25 Janvier 2015
Environ 700 tonnes d'ordures sont déversées chaque jour dans les poubelles de la deuxième ville de France. Et depuis le début du mouvement, jeudi, les allées de la cité phocéenne prennent des allures chaotiques.
La grève devrait durer. Marseille Provence Métropole (MPM), la communauté urbaine chargée de la propreté, a condamné dimanche ce blocage. "MPM en appelle une nouvelle fois à la responsabilité des agents et des représentants syndicaux, et indique que les discussions avec les partenaires sociaux pourront reprendre lorsque les centres de transfert auront été libérés de toute entrave à leur fonctionnement", ajoute la collectivité dans un communiqué. FO, le syndicat majoritaire, a promis pour sa part un durcissement du mouvement qui s'étendra lundi à l'ensemble de la maîtrise et devrait "s'inscrire dans la durée".
Aux origines de la grève. Le mouvement lancé jeudi par FO dénonce le "manque de moyens" dévolus aux collectes de nuit et les "répressions" dont seraient victimes les agents. En juillet, Marseille Provence Métropole avait adopté un nouveau contrat local de propreté, qui réorganisait notamment le ramassage des ordures après l'annulation par la justice en avril 2014 du système du "fini-parti". Ce système permettait aux agents de terminer leur service une fois leur travail accompli. En 2007, un rapport de la chambre régionale des comptes avait quantifié à 3h30 par jour le temps de travail effectif des agents.
Depuis cet été, le nouveau système prévoit une journée type de 7 heures 30 pour les agents de la propreté, avec 5 heures 30 de temps de collecte minimum. Début juillet 2014, FO avait déjà appelé à une grève de 24 heures pour protester contre le projet de MPM.