L'INFO. On connaît désormais (à 99%) le nom du prochain patron des patrons. Deux des principaux candidats à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi, ont décidé de se retirer de la course pour se rallier à la candidature du troisième favori Pierre Gattaz. "L'équipe que nous constituerons tous les trois s'appuiera sur un conseil exécutif représentatif, notre instance de gouvernance, et sur la mobilisation des branches et des territoires, qui sont les composantes essentielles de notre mouvement", ont indiqué les trois dirigeants dans un communiqué commun, appelant à une "union pour les entreprises de France".
Vers un Medef à trois tête. Leur souhait est un "Medef ouvert, efficace, démocratique, au mode de fonctionnement parfaitement transparent", raison pour laquelle ils ont décidé dans leur projet de mettre en place deux vice-présidents délégués "aux côtés de Pierre Gattaz, qui se présentera comme candidat à la présidence aux suffrages de l'assemblée générale". Ainsi, Geoffroy Roux de Bézieux deviendrait vice-président délégué et trésorier, en charge de l'économie, de la fiscalité, de l'innovation, et du numérique tandis que Patrick Bernasconi serait vice-président délégué en charge des mandats, ainsi que des branches et des territoires.
Pourquoi c'est une surprise. Geoffroy Roux de Bézieux partait pourtant comme le favori du scrutin, depuis le six juin dernier. Le conseil exécutif du syndicat patronal l'avait placé en tête de ses suffrages, avec 19 voix, juste devant Pierre Gattaz, qui avait recueilli 18 voix. Patrick Bernasconi, considéré comme un ancien proche de la présidente sortante Laurence Parisot, n'avait, lui, obtenu que 6 voix.
Qui sont-ils ? Pierre Gattaz est, depuis 1994, président du directoire de Radiall, petite société familiale devenue leader mondial de composants électroniques. Fils d’Yvon Gattaz, l’ex-patron de l’ancêtre du Medef, le CNPF, il est surtout le candidat désigné de la géante Union des métiers de l'industrie et de la métallurgie (UIMM), la plus puissante des organisations patronales. Son crédo ? Le combat contre la fiscalité des entreprises. Patrick Bernasconi, lui, est à la fois proche de la "base", en tant que patron d'une PME familiale, le groupe Bernasconi TP (150 salariés 2,5 millions de CA), et de "l'élite", en tant que président de la Fédération nationale des Travaux publics (FNTP). N'étant ni dans l'industrie, ni dans les services, les deux grosses branches du patronat, il est considéré comme un patron consensuel. Geoffroy Roux de Bézieux, enfin, fut notamment le président du réseau Croissance + et de l'Unedic. Aujourd'hui président de Virgin MobileFrance, il est issu de la petite fédération des télécoms et se définit comme le représentant des entrepreneurs.
La campagne est-elle terminée ? Pierre Gattaz dispose maintenant de tous les soutiens qui comptent au Medef et devrait être facilement élu à la tête du syndicat en juillet. Il reste, toutefois, encore un candidat en lice face à lui : Hervé Lambel, co-fondateur du CERF (Créateurs d'emplois et de richesse en France). Ce dernier, issu d'une famille d'entrepreneurs et à la tête de HLDC, une petite société qui investit dans les nouvelles technologies et le monde de la culture, s'est lui même autobaptisé "l'inconnu" et "le petit patron".
>>> Pierre Gattaz sera l'invité de Jean-Pierre Elkabbach, vendredi à 8h20