L'Europe doit obligatoirement se tourner vers une fédération d'ici 2016 sous peine de disparaître, estime le commissaire européen au marché intérieur, Michel Barnier, dans un entretien accordé au journal 'Libération'. "Une fédération, cela veut dire une gouvernance économique, une gestion collective de nos orientations budgétaire, une union bancaire, une politique industrielle", détaille-t-il. Une union bancaire complète pour 2013 Avant d'en arriver là, le commissaire espère qu'une première étape sera franchie d'ici janvier 2013, avec la mise en place d'un superviseur bancaire européen dont le rôle sera, non pas de surveiller seulement les établissements dits "systémiques" mais les 6.000 banques de la zone euro. Un rôle que Michel Barnier souhaite confier à la BCE. Mais comme elle ne "peut pas tout faire, il faut que nous déterminions qui exercera sous son autorité", précise-t-il. Par ailleurs, du fait des décisions politiques prises par la banque centrale, le commissaire estime nécessaire de mettre en place , "à côté" d'elle, une "autorité de résolution" qui s'appuiera sur le Mécanisme européen de stabilité (MES). L'Union fédérale prendra du temps Aller vers davantage de fédéralisme suppose que les Etats abandonnent un peu de leur souveraineté et de définir de nouvelles institutions pour l'assumer, avec par exemple la nomination d'un ministre des finances commun ou d'un président de l'Union. "Cela prend du temps, le temps de la démocratie, un temps plus long que celui des marchés", souligne Michel Barnier. Mais "le temps nous est compté", prévient-il...